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Notion de l'Infini

pièce en 3 actes de Henrri De Sabates

 

Petite note de l'auteur

   Cette pièce, qui est l'une de mes premières pièces de théâtre et dont le texte mériterait sûrement d'être retravaillé (ce à quoi je tenterai de m'attacher avant sa mise en ligne), a néanmoins une certaine importance dans l'histoire du collectif ERBEFOLE.
   En effet, cette pièce fut écrite pendant le début de mon année de seconde (j'étais alors pour ma part en option "théâtre"). Une fois la rédaction de la pièce terminée, j'eus aussitôt envie de la monter. Tout en démarchant auprès du lycée pour obtenir des locaux pour répéter, je m'affairais simultanément pour trouver des persones pour mettre en place cette pièce. Pour ce qui est des comédiens, je m'adressais essentiellement à des personnes de ma classe ainsi qu'à diverses connaissances. D'autre part, pour ce qui est de la scénographie et des décors, je sollicitais l'aide d'Antoine Desbouys et de Shingo (qui étaient tous deux en classe "arts appliqués") ; quant à Alexandre F. (en classe "musique et danse"), je lui avais alors proposé de se charger de la mise en musique de la pièce, ce qu'il fit avec brio : c'était alors, inconsciemment d'une certaine manière, le premier travail en commun du groupe. Nous étions plusieurs sur le même projet. Et cette manière de procéder se reproduira souvent par la suite...
   Et la pièce, me direz-vous, qu'advint-elle ? Eh bien les locaux de répétition furent obtenus sans trop de difficultés, mes trois collaborateurs, Erbefolistes en puissance, s'acquittèrent dignement de leurs tâches. Mais malheureusement la pièce ne se fit pas pour cause d'absentéisme trop répété des comédiens, l'éternel problème du théâtre amateur et bénévole, hélas ! Mais rien ne dit que cette pièce ne verra pas un jour sa mise en scène avec un texte rafraîchi...

Henrri De Sabates, 2002

 

PROLOGUE
(facultatif)

Première partie

LUI: Ce soir... (les 3 coups) Théâtre !
ELLE: Théâtre !
LUI: Il vous sera présenté...
ELLE: Une pièce !
LUI: ...Que vous regarderez...
ELLE: Avec vos yeux !
LUI: Ce soir...
ELLE: 2 comédiens joueront !
LUI: Moi !
ELLE: Et moi !
LUI: Ce soir, donc...
ELLE: 2 comédiens joueront !
LUI: Elle et moi !
ELLE: Lui et moi !
LUI: Récapitulons : ce soir...
ELLE: 4 comédiens joueront !
LUI: Elle, moi et toi !
ELLE: Lui, moi et toi !
LUI: Cela fait donc...
ELLE: 6 comédiens !
LUI: Nous !
ELLE: Nous !
LUI: Or, "nous" représentant de 2 personnes à une infinité de personnes : donc, ce soir...
ELLE: Une infinité de comédiens joueront !
1: Une infinité de comédiens joueront !
2: Une infinité de comédiens joueront !
3: Une infinité de comédiens joueront !
(Des tas de comédiens arrivent, envahissant l'avant-scène)
&: Une infinité de comédiens joueront !

 

Deuxième partie

Z: Infini, ie (du latin infinitus). I.adj. 1. Qui n'a ni commencement, ni fin. ex : Dieu est infini. - Qui n'a pas de limite, sans bornes. ex : espace ou durée infinis. En mathématiques : l'infini qualifie un ensemble E tel qu'il existe une partie P2 de E qui contienne strictement une partie quelconque P1 de E. ex : l'ensemble des nombres entiers est infini. 2. D'une quantité, d'une intensité, d'une grandeur très considérable. ex : infinie variété d'objets ; la distance infinie des astres ; une voix d'une infinie douceur. Synonyme : extrême. II.n.m. 1. Ce qui est ou ce que l'on suppose être sans limites. ex : tenter d'imaginer l'infini. 2. Ce qui paraît infini. ex : l'infini de la steppe. 3. loc. adv. À l'infini : sans qu'il y ait de fin. ex : multiplier à l'infini... etc.
Et maintenant, spectacle !
(Ouverture des rideaux)

 

ACTE I

(Salle de couleur neutre ; 4 murs sans ouverture qui partent vers le haut sans être stoppés par un plafond. La salle est quasiment vide, seuls quelques cubes noirs et blancs et des sphères transparentes de différentes tailles éparpillés dans la salle. 5 personnages, tous habillés de la même façon, d'une couleur unie ; ils peuvent éventuellement porter un masque neutre. Tous dorment, excepté B qui s'amuse à taper de façon irrégulière, vaguement rythmique, sur un verre avec une petite baguette métallique.)

C: (ouvrant les yeux et de mauvaise humeur) Mais cesse donc de taper sur ce verre ! C'est crispant ! (B continue) Cesse, je te dis ! (C prend le verre et le brise)
B: Mais c'était notre dernier verre !
C: J'en ai rien à faire !
B: Mais comment va-t-on boire maintenant ?
C: Il suffira de boire avec les mains...
(regardant vers le haut) De toute façon, il n'y a même plus d'eau !
B: Si, il en reste un petit filet, là, contre le mur.
A:
(brusquement) C'est étonnant, auparavant il en coulait au milieu de la pièce et dans le coin !
C: Tiens ! Tu ne dormais pas ?
A: Comment voulez-vous dormir avec tout le bruit que vous faites ?
C:
(désignant B) Mais c'est celui-ci, avec son verre, qui...
A: Bah ! Peu importe, ce qui est fait est fait ; je ne dors plus maintenant.
(Long silence)
B: Eh ! J'ai une idée ! Il en reste deux : peut-être pourrait-on...
A: Ah oui, pourquoi pas ? Je vais voir si...
C:
(de manière vive) Non ! Laissez-moi m'en occuper ! (C s'approche de D) Il faut faire ça en douceur... (C prend délicatement la main de D et pose son nez dessus) Petite chose endormie, m'entends-tu ? (D ouvre les yeux) Oh ! Quels globes oculaires !
D: Où suis-je ?
A: Tu es ici !
B: Tu es là !
C:
(rêveur) Moi, je ne sais pas où je suis, mais toi, tu es en face de moi...
A: Et pour l'autre ? Comment fait-on ?
C:
(jette un regard rapide sur E endormi, puis sur un ton méprisant) Tu n'as qu'à le faire toi-même ! (ses yeux retournent vers D) Aaah ! Quel regard éblouissant....
D: Mais je ne comprends pas...
C: Il n'y a rien à comprendre, je suis totalement ébloui...
D:
(retirant sa main) Mais cesse donc ce jeu irritant ! (s'approchant de A et B) Sincèrement, où sommes-nous ?
A: Entre 4 murs !
D: Cloîtrés ?
B: Non, ça part vers le haut...
D: Et nous ne sommes que quatre ?
A: Non, il y a ça...aussi.
(A désigne E)
B: On s'en occupe ?
A: Tu peux le faire !
B:
(frappe sur l'épaule de E avec son doigt) Éh ! Toi ! Tu dors ?
E: Qui ça, moi ?
B: Oui, toi !
E: Ben non, je ne dors plus, maintenant... Voilà ! Coucou, vous tous !
B: Coucou !
D: Coucou !
A: Coucou !
E:
(regardant C) Et toi, tu ne me dis pas "coucou" ?
C:
(sèchement) Oui, coucou ! (silence) Et puis d'ailleurs, qu'est-ce que ça veut dire "coucou" ? Rien du tout, cela ne veut rien dire, c'est complètement insensé...
D: Mais ne sois donc pas comme ça !
C: Pour toi, je serai comme tu voudras !
D: Arrête, je te dis !
(Silence)
B:
(s'exclamant) Maintenant que l'on est tous là, qu'est-ce qu'on va faire ?
A: Comme d'habitude !
B:
(naïvement) C'est-à-dire ?
C:
(agacé) Ce que tu veux !
B: Bon, eh bien alors je vais prendre les cubes et les sphères, et puis je vais les mettre les uns par dessus les autres dans un coin, et ensuite je ferai...
C:
(hurlant d'énervement) Tu feras ce que tu voudras mais tu nous laisse tranquille, compris ? (B reste muet)
(Long silence, très longue attente durant laquelle B s'occupe avec les cubes et les sphères. B commence à s'ennuyer ; les autres attendent patiemment, quasiment figés, ils n'ont pas l'air de s'ennuyer. E regarde C, tandis que C regarde D, qui n'a pas l'air d'apprécier cela. A découvre ou redécouvre la pièce ; idem pour D)
A: Point !
B: Quoi ?
A: L'eau a disparue !
(Silence)
D: Hum...
C: Chut !
D: J'ai soif !
E: Moi également !
B: Moi aussi, un peu... je crois.
A: Je vais vous trouver ça ! Il doit bien rester un petit filet d'eau quelque part...
(A cherche dans tous les coins, soulève chaque cube) Point ! Je n'en trouve pas ! Je n'en trouve pas !
B: De quoi ?
A: De l'eau, évidemment !
C: Comment ça ? Il n'y a plus d'eau ?
A: Voilà enfin que l'autre saisit, maintenant ! Eh oui, en effet, cette eau qui venait de je ne sais où a décidé de faire des siennes et d'arrêter de couler !
(A prend une sphère transparente avec laquelle B était en train de s'amuser)
B: Eh ! Ma sphère !
A:
(s'adressant vers le haut) Eh! Oh ! Maudite eau, tu as intérêt à descendre ! (A lance la sphère de toutes ses forces vers le haut et la regarde partir en l'air ; long silence ; rien ne redescend) Elle ne retombe pas !
D: Où a-t-elle bien pu partir ?
B: Peut-être qu'elle s'est brisée en l'air...
A: Mais non ! Assombri !
(A prend une autre sphère et la jette violemment contre le sol ; celle-ci ne se brise pas, elle roule à terre) Tu vois bien... Et puis quoi qu'il en soit, on aurait entendu quelque chose ! (silence) Eh ! Toi !
B: Moi ?
A: Oui, toi ! Je vais monter sur un cube pour te porter plus haut ; et toi, tu escaladeras le mur, d'accord ?
B: D'accord !
(A pose le plus gros des cubes contre le mur et fait la courte-échelle à B)
A: Alors ? Accroche-toi !
B: Je n'peux pas ! Le mur est lisse ! Complètement lisse !
A: Je ne sais pas, moi... Enfonce tes ongles dans le mur, trouve un trou, saute...
B: Impossible !
(B redescend)
A: Il va falloir chercher un autre moyen de trouver de l'eau...
(Silence)
D: Peut-être qu'il y en a autre part...
A: Où ça, "autre part" ?
D: Autre part, euh... Je ne sais pas, autre part, hors de ces quatre murs...
(Silence)
A: Bonne idée ! Sortons par la porte !
(A regarde autour de lui) Mais il n'y a pas de porte ! (A regarde de nouveau autour de lui) Ni de fenêtre ! (A se met à quatre pattes et cherche désespérément contre le mur) Pas même une fissure ! (les autres regardent A) Eh bien, quoi, vous autres ? Qu'est-ce que vous avez à me regarder comme ça ? Aidez-moi, plutôt ! Il n'y a pas la moindre ouverture ! (s'emportant) Cela fait je ne sais combien de temps que je suis là et je n'avais toujours pas remarqué qu'il n'y avait pas de porte. C'est incroyable, non ? (A s'arrête, les autres regardent A médusés ; silence ; les autres cessent de regarder et retournent à leurs occupations. A prend le gros cube et s'en sert d'estrade pour un discours) Écoutez-moi bien, camarades ! (seul B l'écoute) Je résume la situation : primo, nous sommes depuis longtemps dans la même salle, sans aucune ouverture...
C:
(sans détourner son regard) Faux, c'est ouvert vers le haut !
A: Certes, mais il nous sera difficile de sortir par ce haut qui n'en finit point : notre première tentative pour cette solution s'est révélée inefficace. Secundo, nous sommes à court d'eau et nous commençons à avoir soif. Il faut donc que...
B: Tertio, on s'ennuie !
A: Hum... je disais donc : il faut que l'on parvienne à sortir de là afin de voir s'il y a de l'eau ailleurs. Notre situation se résume donc en une phrase : il faut que l'on sorte d'ici !
C:
(ironiquement) Afin de se changer les idées, n'est-ce pas ?
A: Que ceux qui sont avec moi lèvent la main et se prononcent !
B:
(lève la main à s'en arracher le bras) Moi, moi, moi !
(Silence)
D:
(lève la main mollement) Moi...
(Silence)
A: Eh bien, trois contre deux ; c'est la majorité qui l'emporte. Allons, levez-vous ! Nous allons faire un bélier pour créer une ouverture dans l'un de ces murs !
B:
(se lève aussitôt) A vos ordres !
D: Sans façon, pour ma part, je ne m'en sens pas vraiment la force...
A:
(à E) Et toi ?
E: Oh, je n'ai plus tellement soif ! Ce n'est pas la peine de se donner tant de mal pour trouver de l'eau, je peux m'en passer. Elle reviendra bien tôt ou tard. Et puis d'ailleurs... on est bien ici !
C: Tout à fait ! Cela ne sert à rien d'aller autre part, si c'est seulement pour se bouger. On a tout ce qu'il nous faut ici !
B: Sauf de l'eau !
(Silence)
A: Bon... eh bien alors, on va s'en occuper tous les deux ; car NOUS, au moins, on se donne la peine de faire des efforts !
C: Exactement !
A: Eh bien, voyons d'abord quel est le mur le plus creux...
(A va frapper doucement chaque mur en collant son oreille dessus) Point ! Tous sonnent pleins, pas un qui diffère des autres ! (silence) Bon, on va essayer d'abord celui-là, par hasard...
(A et B se préparent à enfoncer le mur, ils se précipitent vers lui, mais au dernier moment, avant même qu'ils ne touchent le mur, une ouverture rectangulaire s'ouvre dans celui-ci ; il en sort une lumière extrêmement puissante)
A, B et D: Wow... !!!
(tous regardent ébahis ; C se retourne pour regarder mais feint l'indifférence)
A:
(à B) Regarde ce qu'il y a à l'extérieur !
C: Sûrement rien de plus intéressant que ce qu'il y a ici...
A:
(à B) Alors, qu'est-ce qu'il y a ?
B:
(passant sa tête par l'ouverture) Je ne vois rien ! Cette lumière m'aveugle !
A: Mets ta main au-dessus de tes yeux !
B: Ça y est, je vois ! On dirait un couloir !
C: Qu'est-ce que je disais ? Sans intérêt...
B: ...Sans aucune porte sur les côtés !
C: De plus !
B: C'est un couloir qui n'en finit pas !
C:
(se levant et s'approchant de l'ouverture) Fais voir ! Vite ! (C pousse B et regarde par l'ouverture en parant la lumière avec sa main sur son front ; C retire sa tête, puis regarde les autres ; silence) ...Un couloir sans fin !
 

 

ACTE II

Scène 1

(Long couloir de couleur neutre, sans porte mais plafonné ; seule l'ouverture dans le mur, d'où l'on entend les personnages)

A: Alors, on y va ?
D: Ben... Où est-ce que ça mène ?
A: Je n'en sais rien, mais il faut bien que l'on aille quelque part !
B: Je commence à faire les préparatifs ! Alors, il nous faudra un cube, au cas où l'on en aurait besoin ; et puis une ou deux sphère pour pouvoir...
A: Inutile de prendre quoi que ce soit ! On a besoin de rien ! ...Sauf de l'eau ; or l'eau est l'objet de notre quête !
B: Bon...
(Silence)
A:
(à D) Alors, est-ce que tu viens ?
D: Bien sûr !
A:
(à C) Et toi ?
C: Euh... oui, je viens. Mais on partira un peu après vous...
A: Eh bien, dans ce cas, allons-y !
(B sort et A commence à sortir par l'ouverture)
E: Vous me laissez donc seul(e) ?
A: Tu voulais partir ?
E: Je ne sais pas... peut-être...
A: Si tu te décides, tu n'auras qu'à suivre les autres !
(A et B partent ; silence)
D: On y va, maintenant que les autres sont partis ?
C: Oh, on a le temps !
(court silence) En fait, j'étais resté simplement pour te dire que j... (cette phrase semble insupportable pour E)
D: Oh, non ! Tu ne vas pas t'y remettre ! Tu t'étais calmé pendant un moment, et voilà que tu recommences !
C: Oui, mais...
D: Ça suffit, je m'en vais, j'en ai assez !
(D sort précipitamment)
C: Non, je te suis. Je resterai calme, je te l'assure !
(C sort)
E: Eh ! Attendez-moi ! J'arrive...
(E sort également)
 

Scène 2

(A et B marchent dans le couloir)

B: Qu'est-ce qu'on fait précisément, là ?
A: On marche !
B: Oui, mais plus précisément ?
A: On marche dans un couloir !
(court silence) Toi, tu regardes à droite s'il y a une porte, et moi, je regarde à gauche !
(Silence)
B: Et puis après ?
A: On continue de marcher !
(Silence)
B: Vers où va-t-on ?
A: Vers l'avant !
B: Oui, mais où ?
A: On va là où il y aura de l'eau !
B: Et c'est où qu'il y aura de l'eau ?
A:
(s'emportant) Mais vas-tu arrêter à la fin avec tes questions insensées ! On avance, et je n'en sais rien où l'on va. Voilà tout, ça te suffit ?
(B s'abstient de répondre ; ils marchent, longtemps, très longtemps ; au fur et à mesure, on voit leurs forces diminuer et la soif les harasser ; la lumière se fait de plus en plus vive et puissante ; à leurs yeux, tout commence à devenir trouble et flou, ils titubent presque)
B: J'ai soif...
(A ne répond pas ; ils continuent leur marche pénible ; tout à coup A s'effondre en tombant en avant, s'évanouissant de soif et par manque de force)
B: On peut s'arrêter un instant pour se reposer ?
(B n'obtient pas de réponse ; silence ; A reprend ses esprits puis essaie de se relever péniblement en s'appuyant contre le mur)
A: On n'y arrivera jamais, ça ne sert à rien de continuer, ce couloir n'a pas de fin, je n'en peux plus, je reste là...
(A parle pour lui-même car B ne l'écoute même pas, mais regarde en arrière)
B: C'est étonnant, on ne voit toujours pas les autres arriver ! Ils doivent être rudement loin derrière ...ou alors, ils ne sont pas encore partis...
(A s'affaisse dos au mur en laissant glisser ses mains contre la mur ; en faisant glisser ses mains, A a senti quelque chose sur le mur ; marque d'étonnement ; A se met alors à tâter, l'air soucieux, quelque chose de solide dans le vide, il s'agit d'une poignée invisible)
A:
(paniqué) Eh ! Regarde ça !
B: Où ça ?
A: Là, regarde !
B: Mais il n'y a rien. Tu as sûrement des visions...
A: Non ! Touche, là !
B: Mais quoi donc ?
A: Le vide !
B: Quel vide ? Le vide, je le touche sans cesse sans le toucher ! Le vide, on ne le voit pas, alors qu'il est juste devant nos yeux ! Nous sommes dans le vide ! Comment veux-tu alors que je l'attrape, le vide ? On ne peut pas l'attraper !
A: Ah bon ? On ne peux pas l'attraper ?
(A agrippe la poignée invisible) Eh bien qu'est-ce que c'est que cela, si ce n'est pas du vide ? (A tire dessus de toutes ses forces, un pied appuyé contre le mur)
B: Fais voir !
(B tâtonne le mur, puis réussit  à attraper la poignée) Une poignée invisible ! (B la tire de toutes ses forces, puis ils se mettent à deux pour la tirer, mais ils abandonnent vite)
A: C'est étrange, ça doit bien servir à quelque chose !
(A réessaie en poussant dessus de toutes ses forces, puis de nouveau abandonne ; tandis que A reprend ses forces, B se met alors à tourner la poignée jusqu'à ce qu'elle bloque, puis tire dessus ; une porte s'ouvre)
A: Une porte, enfin !
 

Scène 3

(D marche d'un pas rapide, C court derrière)

C: Attends-moi ! Arrête-toi ! Vois, je suis sage maintenant ! (D s'arrête, et C arrive à son niveau) Merci, je t'en suis très reconnaissant !
D: Toi et ton idée de partir après ! On ne les voit même plus, je me demande comment on va bien pouvoir faire pour les rattraper ! Mais...
C: Je suis désolé...
D: Maintenant, j'espère que tu vas rester calme comme tu me l'as promis !
(Ils marchent longtemps ; E les rejoint discrètement, mais reste derrière eux ; C et D ne s'en rendent même pas compte ; au bout d'un moment, D se retourne)
D: Ah ! Tu es là, toi ? Viens avec nous !
E: Non, merci, ça va...
D: Tu es sûr(e) ? Bon, ben, comme tu voudras...
(D se retourne et ils reprennent leur marche)
C: Ces murs...
D: Quoi, ces murs ?
C: Ces murs...
D: Oui, ces murs, eh bien qu'est-ce qu'ils ont ? Ce sont des murs, un point c'est tout !
C: Ces murs sont...
D: Quoi donc ?
C: Ces murs sont...
(silence, puis C s'emporte) Ils sont qu'ils me sont insupportables, parce qu'ils sont parallèles, même trop parallèles ! Voilà ce qu'il y a !
D: Eh bien, quel est le problème dans le fait qu'ils sont parallèles ?
C: Deux murs parallèles sont deux murs qui ne se rencontreront jamais : cela veut dire que ce couloir ne débouche sur rien ! Nous sommes sans issue...
D: Mais non, voyons, nous avons justement une issue devant nous. Ne sois donc pas si pessimiste !
C: Mais c'est impossible, je te dis !
D: Allons, il y a une fin à tout, tu verras !
C: Je ne verrai rien ! Rien qu'un long couloir monotone !
(Silence ; ils se remettent  à marcher, et leur marche comme à devenir de plus en plus difficile)
E: Je n'ai plus de force...
D: Moi non plus...
(à C) Pas toi ?
C:
(épuisé) Moi ? ...Non, pas du tout ! (silence) Tu es vraiment sûr(e) qu'ils sont partis dans cette direction ? ...car on ne les voit plus du tout, ils ont complètement disparu !
D: Mais oui, j'en suis sûr(e) ! Ne vous en faites pas, on va arriver à les rattraper.
C: Bah ! De toutes façons, ils ne me manquent pas trop, ces deux-là...
(Ils continuent de marcher)
 

 

ACTE III

Scène 1

(Salle sans mur, ni plafond, seule l'ouverture discrète de la porte se devine sur le côté ; sol à carreaux noirs et blancs ; légère brume ; A et B sont déjà à l'intérieur)

A: (criant) Hé ! Ho ! Y'a quelqu'un ? (silence ; à B) Tu as entendu ?
B: Quoi ?
A: Tu as entendu quelque chose ?
B: Non, rien, je n'ai rien entendu.
A: Eh point, c'est bien ce que je me disais !
B:
(inquiet) Eh bien, que se passe-t-il ?
A: Il n'y a pas d'écho !
B:
(rassuré) Ah ! Ce n'est que ça. Tu m'as fais peur... (court silence) En quoi cela te gêne tellement le fait qu'il n'y ait pas d'écho ?
A: Tu ne te rends pas compte ? Si il n'y a pas d'écho, cela veut dire qu'il n'y a ni mur ni plafond !
B: Ah ? Je comprends...
(Silence)
A: Couche-toi par terre !
B: Comment ?
A: Couche-toi par terre !
B: Ben pourquoi ?
A: Couche-toi par terre, j'ai dit et pas de questions !
B:
(exécutant l'ordre) Voilà, ça y est, je suis par terre. Et maintenant, qu'est-ce que je fais ?
A: Mets tes yeux au niveau du sol !
B: Voilà !
A: Maintenant, dis-moi ce que tu vois !
B: Rien !
A: Rien du tout ?
B: Rien du tout !
A: Pas même l'ombre d'un mur, une silhouette, un objet, une lumière, un carreau de couleur différente, une ligne, une goutte d'eau, ...quelque chose ?
B: Non, non, rien du tout !
A:
(se couche à son tour sur le ventre) T'as raison : rien ! (silence, puis A se relève) Enfin, faut avouer qu'il y a de la brume... (à B) Lève-toi ! On va marcher : peut-être que la brume se dissipera ou que l'on y verra mieux plus loin.
(Ils marchent tout droit, longtemps)
B: En tout cas, sans mur ni plafond, on pourra plus dire que l'on est coincés, maintenant...
A:
(sec) Tais-toi !
(Silence ; ils continuent de marcher ; la brume demeure)
B: La brume n'a pas l'air de se dissiper...
A: Couche-toi par terre !
B:
(s'exécutant aussitôt) Rien à l'horizon !
A: Rien à l'horizon...
(silence) Lève-toi, on repart ! (ils reprennent leur marche, puis accélèrent le pas, puis trottinent, puis courent ; la brume reste inchangée) À terre !
(Ils se couchent tous les deux à terre en même temps, puis restent un petit temps dans cette position)
B: Rien !
A: Toujours rien ! L'horizon est vide, éternellement vide...
(silence, puis A se relève en premier) Bon, viens, on fait demi-tour. Ça ne sers à rien de continuer dans cette direction ; on retourne dans le couloir prévenir les autres ! (B s'était déjà relevé ; ils pivotent tous deux en même temps pour faire demi-tour ; B fait un pas, mais A le stoppe aussitôt de son bras ; A reste là, tétanisé, le souffle coupé) Re... re... regarde ! Devant nous, regarde !
B: Quoi ? Qu'y a-t-il de si horrible ? Je ne vois rien...
A: La porte !
B: Quoi ?
A: La porte !
B: Où ça, la porte ? On ne voit pas de porte... Où c'est que tu vois une porte ?
A: On ne vois plus la porte !
B: Mais quelle porte ?
A: La porte par laquelle on est entré, on ne la voit plus du tout !
(Silence)
B: Mais c'est sûrement la brume qui la cache ! Et puis, on a beaucoup marché... Marchons en sens inverse, on ne peut que tomber dessus !
A: Mais non, te dis-je ! Elle a disparu, c'est un fait ! Nous sommes pour toujours coincés, ou plutôt perdus dans cette salle : nous n'en sortirons point ! Car on ne peut pas sortir d'une salle sans mur ni plafond, si ce lieu peut encore s'appeler "une salle"...
B: Allons, on arrivera bien à en sortir à un moment ou un autre : on ne peut justement qu'en sortir ! Allez viens, suis-moi !
(B attrape A par le bras et l'entraîne de force)
A: C'est inutile, nous usons nos forces pour rien !
(silence) C'est inutile, te dis-je ! Ça ne sert à rien de continuer à marcher, cela ne nous mènera nulle part !
B: Et que veux-tu faire, dans ce cas-là ? T'arrêter, t'asseoir par terre, attendre et te laisser disparaître ici ? Mieux vaut aller quelque part que nulle part !
(Long silence)
A:
(se reprend subitement) Je sais ! Nous allons nous séparer pour mieux explorer le lieu ! (court silence, puis s'écrie) Hé ! Ho !
B: Quoi ?
A: Tu m'entends ?
B: Bien sûr que je t'entends ! Tu n'as pas besoin de crier !
A: Tu es sûr que tu m'entends ?
B: Sûr ! Il n'y aurait pas de raisons que je ne t'entende pas !
A: Parfait !
(A réfléchit un instant) Voilà ce que nous allons faire : nous allons nous mettre dos-à-dos, puis je te crierai : "Hé ! Ho !" et je ferai un pas en avant.  A ce moment-là, tu me répondras : "Hé ! Ho !" et tu feras à ton tour un pas en avant. Après seulement que tu m'aies répondu, je te recrierai : "Hé ! Ho !" et je referai un pas en avant... et nous continuerons ainsi de suite ! De cette façon, nous explorerons les lieux plus rapidement et sans risquer de nous perdre : tu as bien compris ?
B: Compris !
(Ils se mettent dos à dos)
A: Hé ! Ho !
(A fait un pas)
B: Hé ! Ho !
(B fait un pas)
A: Hé ! Ho !
(A fait un pas)
B:
(se retournant) Eh ! Tu as entendu ? C'était mon écho !
A: Mais non, insensé, c'était moi !
B: Ah ?
(B se remet alors dans le bon sens) Hé ! Ho ! (B fait un pas)
A: Hé ! Ho !
(A fait un pas)
B: Hé ! Ho !
(B fait un pas)
A: Hé ! Ho !
(A fait un pas ; ils continuent ainsi en sortant de la scène chacun de son côté)

Scène 2

(A seul sur scène, la voix de B vient des coulisses)

A: Hé ! Ho ! (A fait un pas)
B:
(au loin) Hé ! Ho !
A: Hé ! Ho !
(A fait un pas)
B:
(plus faible) Hé ! Ho !
A: Hé ! Ho !
(A fait un pas)
B:
(encore plus faible) Hé ! Ho !
A: Hé ! Ho !
(A fait un pas)
B:
(réponse quasiment imperceptible) Hé ! Ho !
A: Hé ! Ho !
(très léger murmure au loin) Crie plus fort, je ne t'entend presque plus ! (criant de toutes ses forces) Hé ! Ho ! (silence) Eh bien quoi, tu me réponds ou non ? Qu'est-ce que t'attends ? (A se retourne) Et point ! Il fallait s'en douter, on ne voit absolument plus personne ! Peut-être n'est-il pas encore trop tard... (A se précipite dans la direction de B) Hé ! Ho ! Hé ! Ho ! Réponds-moi, si tu m'entends ! Hé ! Ho ! (A sort en court)
 

Scène 3

(B seul)

B: Hé ! Ho ! (B fait un pas ; aucune réponse) Hé ! Ho ! (B fait un pas ; aucune réponse) Hé ! Ho ! (B fait un pas ; aucune réponse) Hé ! Ho ! (B tend l'oreille) Hé ? Ho ? (plus fort) Hé ! Ho ! (silence) Ho ? Hé ? Hé ! Ho ! (silence) Hé ! Hé ! Ho ! Ho ! Hé ! Ho ! (silence) Hum, euh... est-ce que je fais un pas en avant quand tu ne me réponds pas ? (silence) Je dois prendre ça pour un "oui" ? (silence) Bon... ben, j'attends. (silence) Tu as trouvé quelque chose ? De l'eau ? Une porte ? ...Autre chose, peut-être ? (silence) Tu m'appelles, hein, si tu vois quelque chose ! (silence) Je m'ennuie ! (silence) Bon, qu'est-ce qu'on fait alors ? (B se retourne) Oh non, ce n'est pas le moment de te cacher, je ne te vois pas ! C'est toi qui avais dit qu'il ne fallait pas se perdre : si tu continues comme ça, c'est ce qui va finir par arriver !
(B cherche partout A du regard ; dans le même temps, A arrive des coulisses en marchant ; ils ne se voient pas et ne s'entendent pas ; ils parlent en même temps)
B: Où es-tu ? Je ne te vois pas, tu es loin ? Dis-moi où tu te cache, sinon nous allons vraiment nous perdre ! Tu m'écoutes ? Réponds-moi, je t'en prie !
A:
(parlant en même temps que B) Hé ! Ho ! Hé ! Ho ! Arrête-toi et attends-moi ! Hé ! Ho ! Fais demi-tour au moins, si tu m'entends ! Hé ! Ho ! Hé ! Ho !
(Ils partent chacun de leur côté sans se voir)
 

Scène 4

(On entend D, C et E arriver depuis le couloir)

D: Ah ! Une porte ! Regardez ! Ils ont dû passer par là, dépêchons-nous de l'atteindre ! Courage, encore un petit effort, on va les rattraper ! Peut-être ont-ils déjà trouvé de l'eau...
(On les entend arriver au niveau de la porte)
C: C'est étrange, regardez ! Cette porte n'a pas de poignée : comment ont-ils bien pu l'ouvrir ?
D: Ce n'est pas cela qui nous préoccupe ! Du moment qu'ils sont parvenus à l'ouvrir et à entrer à l'intérieur ! Sûrement était-elle déjà ouverte...
(à E) Et toi, hâte-toi de nous rejoindre ! Allons, entrons !
(Ils entrent et examinent la salle)
C: Quelle grande salle ! On n'en voit pas les limites...
E: Il n'y a pas l'air d'y avoir de l'eau, cela ne sert à rien de rester ici...
D: Cela n'est pas important ! Par contre, je ne vois pas les autres : ce doit être cette légère brume qui les dissimule...
E: À moins qu'ils ne soient pas restés ici, n'ayant pas trouvé d'eau...
D: Mais non, on les aurait vu dans le couloir !
C: Dites, vous avez remarqué qu'il n'y avait pas d'écho ici quand nous parlons ?
D: Arrête donc de t'attarder sur des détails qui n'ont aucun sens ! Tu te poses trop de questions inutiles !
(silence) On y va ?
C: Attends !
(C se tourne vers D qu'il prend à part, ignorant complètement E) Avant que l'on se remette en marche, j'aimerais te dire quelque chose... (C prend une grande respiration) Je sais que je manque à ma promesse, mais je n'ai pas eu le temps de te témoigner ce que je ressentais réellement pour toi...
D: Ah ! Ç'en est trop ! Je croyais que tu t'étais calmé et que ce rapport ambigu entre nous était terminés ! Mais si c'est comme ça, eh bien je vais te le dire ce que je ressens pour toi : rien, le néant, le néant total ! Sur ce, je m'en vais rejoindre les deux autres insensés, qui le sont toutefois certainement moins que toi ! Allez, je te laisse avec l'autre ! À jamais !
(D part précipitamment ; C s'apprête à rattraper D, mais E retient C ; C regarde une dernière fois vers D qui part au loin et s'efface dans la brume, puis ses yeux reviennent à E ; E fixe C du regard ; silence)
E: Je sais que... que je ne suis pas identique. Je... je sais que... je sais ce que tu ressentais pour... Enfin, pourquoi, je veux dire.... le fait que... Je sais tout ça, je le sais bien ! Mais... étant donné que... que... que c'est le néant, enfin que... que ça semble être définitif...
(l'oreille droite de E s'approche de l'oreille gauche de C) Peut-être que... enfin, tel(le) que je suis, je... peut-être je pourrais... (leurs deux oreilles sont sur le point de se toucher, quand au dernier moment C détourne la tête)
C: Nous reparlerons de tout ça plus tard ! Pour le moment, hâtons-nous de rattraper les autres ! On ne voit plus personne. Allez, courons, il ne faut pas que nous les perdions de vue !
(Ils se mettent à courir, mais C va beaucoup plus vite que E)
E: Hé ! Attends-moi ! Tu cours plus vite que moi !
(C ne l'entend pas) Ralentis ! Je n'arrive pas à te suivre ! (idem) Attends-moi ! Attendez-moi ! (E ralentit sa course, essoufflée, puis s'arrête et regarde C disparaître) Cela ne sert à rien de continuer, je n'arriverai jamais à les rattraper, ni aucun, ni les autres ! (E s'assoit par terre) Il ne me reste plus qu'à attendre...

 

ÉPILOGUE
(facultatif)

Tous les projecteurs s'éteignent. Noir. Une légère lumière verte apparaît au fond de la scène, avec l'inscription "Sortie de secours" au-dessus d'une porte que l'on ne voit pas. La porte s'ouvre, en sort une lumière violente. Un balayeur arrive de cette porte et se met à balayer la scène. Il s'aperçoit soudain que le spectacle n'est pas terminé et qu'il est sur scène ; il salue donc à la place des comédiens.

  

 

 

 

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LE ROYAUME DE LA PENSÉE

Pièce (en écriture automatique) de
Fabien Bellat et Henrri de Sabates

 

POSSIBLE PROLOGUE

 

ÊTRES VENUS DE NULLE PART
par Antoine Kasperczyk
Fabien Bellat
Henrri De Sabates


FABIEN: Salut!
SIONA 1ère: Nous dirigeons l'empire du non-lieu depuis 1500 ans, cela devient lassant.
HULF: Parle, parle! N'empêche que ces chaises continuent de voler et Hulf n'apprécie pas cela.
FABIEN: Tu...
SIONA 1ère: (se déplaçant vivement) Rien ne nous amuse plus.
HULF: Quoi?!
FABIEN: vas...
SIONA 1ère: Le meurtre, les intrigues nous ont vite lassées!Que l'éternité est monotone!
FABIEN: bien?
HULF: Laisse tomber! (un long silence) Mais vont-elles enfin redescendre, ces chaises!
FABIEN: Au fait , moi c'est Fabien.Vous , c'est qui?
SIONA 1ère: Je propose que l'un de nous invente une distraction sanguinolente.
FABIEN: Hé, toi! Tu me réponds, oui?
HULF: Ah! Peste! (il se met à frapper sur tout ce qui bouge et à bousculer tout le monde)
FABIEN: Oh! L'autre, hé!
SIONA 1ère: Même toi Hulf ne trouve rien! L'attente d'une distraction pré-apocalyptique sera longue.
HULF: Chut! (il pose son doigt sur ses lèvres; un bruit de fracas de chaises se fait entendre) Enfin!

 

 

PREMIERE PARTIE

ACTE I

 Scène I
Elomire-Daniel

D:Je cherche depuis ma naissance ma destination.
E:Je n'y avais pas pensé.
D:Aujourd'hui , peut-être que j'approche du non-sens qui donnera à ma vie son aboutissement.
E:M'as-tu vu belle dans ce miroir?
D:Belle?Un mot faible:lumineuse , oui!
E:N'ai-je pas trop de couleurs?
D:Ta carnation est délicate , comme un Renoir , c'est dire mon admiration.
E:Ce miroir est particulier , plus particulier encore que ta destinée; il est comme mes chaises volantes.
D:Je suis proche du monde que je souhaite créer ; si ce miroir peut m'aider à m'en rapprocher , j'accepterais ton aide.
E:Qu'en penses-tu , alors?
D:Je suis prêt à devenir Mon Créateur , ton aide fera de nous les élus de Notre Monde...
E:Quand l'as-tu rencontré?
D:Ce Monde? Dans une lointaine enfance.
E:Non , je te parlait de l'extrapoliseur!
D:En un temps où j'espérais découvrir la Porte.
E:Que penses-tu de cet humble serviteur? Est-il traître?
D:Trop humble à mon goût , donc traître ,agissons donc!
E:Il y a pourtant chez lui quelque chose qui me fascine...
D:Ce qui doit te fasciner , c'est sa profonde peur de l'inconnu qui le fait ramper devant nous.

 

Scène II
Elomire-Daniel-L'Extrapoliseur

Ex:(entrant)Bonjour , mes amis!
E:Ah!C'est toi , mon bon extrapoliseur!Nous parlions justement de toi!
D:Bien le bonjour , je suis bien aise de te voir , nous avons à parler!
E:Nous admirions combien tu étais humble et de ce fait , traître.Et nous hésitions à nous débarrasser de toi.
D:Nous ne savions rien de toi , nous te bannirons donc de notre Royaume.
E:Pour cela , nous voulions savoir votre avis!
Ex:Ô ma Reine , ce serait un trop grand honneur de me faire écarteler par vos balais mécaniques.
E:Et bien soit , nous te laisserons vif et pour te récompenser , mon serviteur Malon t'arracheras l'oeil droit.
D:Qu'il en soit ainsi , mais pour ma part , j'eus préféré t'écarter de notre chemin afin que mon destin n'en soit pas ralenti!
E:Non , j'exécuterai mes paroles!(elle tape dans ses mains , Malon arrive) Malon!Exécutez et ramenez cet individu chez lui!
(Malon exécute l'ordre et quitte la scène avec l'Extapoliseur)

 

Scène III
Elomire-Daniel

D:Je crains d'être resté trop longtemps ici , je ne dois pas oublier d'accomplir mon étrange destin.
E:Partez mon cher enfant , et englobez tous les élastiques que vous rencontrerez sur votre passage!
D:Je ne dois partir tout de suite ; avant d'accomplir mon oeuvre , je dois perdre ici un lambeau d'humanité pour acquérir un lambeau de plus pour mon destin.
E:N'élève pas mon courroux jusqu'à ces piques monstrueuses!
D:Je ne connais plus la douleur , je l'ai perdu il y a quelques siècle dans ma quête.
E:Puisque vous ne voulez pas disposer , ce sera moi qui me retirerai.
(elle se retire)

 

Scène IV
Daniel(seul)

D:Je n'aurais pas dû la froisser , je suis bête!Que vais-je faire maintenant?Elle ne m'accordera plus ses faveurs!Je resterai ici plus longtemps afin de retrouver son affection. Tant pis pour mon monde , pour ma création et mon destin ! Que je prenne le temps de vivre! Que je puisse retrouver ce sentiment que je n'ai éprouvé depuis longtemps et que les hommes appellent l'AMOUR.

 

Scène V
Daniel-Atomon

(Atomon entre)
D:Bonjour , cela me fait plaisir de vous voir , la solitude me pèse. Ah que j'ai bien des tourments ! Je crois que je suis malade de la maladie d'amour! Excusez-moi mon ami de vous faire subir ces gérémiades !
A:En ce qui me concerne , mon maître , je suis émerveillé par ce monde ; cependant ce monde est tellement fascinant que je ne le comprend pas : pourquoi ces chaises qui volent ? Pourquoi ces miroirs qui se reflètent entre eux ? Pourquoi ces marées débordantes qui s'engouffrent dans les tuyaux de nos âmes ? Pourquoi les couleurs et pourquoi le Noir ?
D:Tu es sage , je t'admire . Mais je ne peut pas répondre à tes questions . Moi-même en quelques siècles de vie je n'ai pas saisi le pourquoi de ce monde , mais seulement le comment.
A:Ce n'est pas moi qu'il faut admirer , c'est le monde. Quant à la Reine , ma sagesse me conseille de la tuer . Elle serait beaucoup plus belle broyée par un pylône de verre !
D:Oui , il faut admirer le monde , mais pour la Reine tu m'horrifies. Je ne peux pas tuer l'objet du seul amour que j'ai ressenti depuis 500 ans.
A:Je représente pourtant la gaîté et l'insouciance.
D:Tu as raison , mais il est temps pour moi de laisser tomber le masque de l'éternité pour vivre enfin !
A:Tu pourras toujours aimer la mort , celle-ci est beaucoup mieux car elle ne répond pas , ne se fâche pas et sera toujours d'accord avec toi.
D:Ne comprends tu pas que je vis toujours avec la mort à mes côtés , elle est persifflante , elle est jalouse de mon immortalité . Par ailleurs, je suis lassé de vivre comme un mourant , je dois vivre dans l'amour avant que je ne perde ce qui me reste de mon humanité.
A:Bouffi , j'ai le visage bouffi ! Stop , revoilà la Reine , je m'en vais!

 

Scène VI
Daniel-Elomire

D:Ma Reine , je viens de comprendre une chose essentielle , je ne suis qu'un sot vaniteux , Je dois vous dire la vérité nouvelle que je ressens !
E:Ah bon ! Et moi je sens que les rainures de mon pantalon me serrent trop , j'en suis forte embarrassée.
D:Pardonnez-moi de ne pas tenir compte de ce que vous avez dit. Cette vérité nouvelle , la voilà , j'ose vous la dire , je...
E:(l'interrompant)Ne trouvez-vous pas que la lumière soit trop forte?
D:Cette lumière , c'est celle de l'amour que je vous porte , elle est passionnée comme mon amour !
E:Ah ! Je me disais bien ; il faudra que je dise à Malon de la diminuer.
D:Vous êtes cruelle , je ne peut vivre sans vous !
E:Eh bien réjouissez-vous , je suis là!
(Daniel l'embrasse fougueusement , Elomire se transforme alors en Cléoptère )

 

ACTE II

Scène I
Elomire-Daniel

( scène dans l'obscurité )
E:Où sommes-nous , mon bon Daniel ?
D:Merveille , enchantement , la liberté a jailli de mon amour !
E:Je t'ai posé une question , je pourrais avoir la galanterie de te demander de me répondre ; mais ma bonté fait que je m'y abstiendrai...
D:Mais , et la Reine ! Sa nouvelle forme est-elle délivrance ou esclavage ?
E:Cette musique mondaine me plaît beaucoup !
D:Devrai-je à nouveau vivre seul ? Ah non , je ne pourrai le supporter à nouveau!
E:Dans quel monde vivons-nous ,je vous le demande !
D:Et si mon destin était de créer mon monde ici ?
E:Et dire que tout cela est nous oeuvre . Qu'en pensez-vous ?
D:Miracle , ma quête est achevée ! Je vais pouvoir devenir le Gand Créateur d'un Monde beau et juste , où la beauté sous toutes ses formes est triomphante !
E:C'est cela , faîtes l'innocent , je ne vous en voudrait qu'autant !
D:Qu'en pensez-vous ma Reine ? Je ferai de vous  la plus étincelante des dames que tous les temps ont connus !

 

Scène II
Elomire-Malon

(la lumière revient et Malon entre)
E:Ah ! Revoilà enfin la lumière ! Est-ce vous mon bon Malon qui l'avez ramenée ?
M:Non , ce n'est pas moi , c'est un miracle !
E:Peu importe , approchez mon cher serviteur , j'ai quelque chose à vous demander : connaissez-vous le vice ?
M:Le vice , quelle est cette chose ? Est-ce cette chose qui enlaidit ce monde ?
E:Je me doutais de cette réponse . Dites-moi maintenant , ne suis-je pas plus odieuse sous cette apparence ?
M:Quelle apparence ? Vous êtes pareille à vous même.
E:C'est bien , mon cher ; vous pouvez disposer , mais avant , n'auriez-vous pas vu Daniel accroché à l'une des fenêtres du Temps?
M:Nous ne savons où il est passé.
E:Dommage , j'aurais peut-être eu quelque chose à lui dire...

 

Scène III
Elomire-Daniel

(Daniel revient méditatif)
E:Tu t'es enfin décroché , mon bon ami ?
D:Oui , il fallait que je réfléchisse à la nouvelle situation ; mais vous avez repris votre forme humaine !!!
E:Quelle forme humaine ?
D:Quand je vous ai embrassé ,vous vous êtes transformé en Cléoptère et puis nous nous sommes parlé sans nous voir et je suis effrayé par cette révélation !
E:Que votre imagination est débordante ! Je vous prendrai comme Ministre de l'Imagination.
D:Merci , ma Reine bien-aimée , mon imagination me servira à donner forme et naissance à un monde meilleur.
E:Que les points verts sur votre figure me font rire !(elle pleure) Je crois que je n'ai jamais tant ri ; je suis toute émue.
D:Ces points verts sont la marque de ma nouvelle béatitude , je suis content qu'ils vous plaisent.
E:Mon cynisme étonne même les plus grandes tapisseries. Seuls les moustiques me résistent encore...
D:C'est comme cela que vous me plaisez , votre cynisme est le plus grand de vos charmes.
E:Que d'insultes pour la Reine de la Pensée ! Allons , qu'on m'amène Atomon , celui-ci au moins me divertira !

 

Scène IV
Elomire-Daniel-Atomon

A:(entrant)Bonjour ma Reine , votre nouvelle apparence n'est pas assez horrible , j'ai décidé de vous tuer !
E:Ceci est intéressant mon brave , continuez !
A:Après vous avoir tué , je ferai retomber vos chaises , je passerai l'extrapoliseur au fer rouge et j'enfoncerai une ampoule géante dans votre fidèle compagnon Daniel , ici présent !
D:Cela manque d'originalité , la souffrance sera courte . L'Amour est la torture la plus efficace , elle vous fait sous le joug de la perpétuelle douleur.
E:Il a raison , mon cher Atomon , je vous prie alors de l'épargner !
A:Mais ma Reine...
E:Non , il n'y a pas de "mais" , je sais que vous êtes le personnage le plus bucolique et le moins pervers de notre Royaume , mais s'il en est ainsi , je préfère que ce soit Toron et son ami l'Extrapoliseur qui viennent me faire la cour.
D:Je m'ennuie ici , sans vous ma Reine je partirai . Pour remédier à cette lassitude générale , faisons voler le dallage en l'air !
(ses yeux s'allument d'une lumière vive et le carrelage s'envole au son des imprécations)

 

Scène V
Elomire-Daniel-Atomon-Malon-L'Extrapoliseur

(Malon arrive en courant)
M:Ma Reine ! L'heure n'est plus au divertissement , tous les habitants du royaume se sont enfuis ! Je n'ai réussi qu'à rattraper l'Extrapoliseur que je venais de raccompagner.La souffrance a dû le retarder.
Ex:Ma Reine , c'est un grand cadeau de votre part , cette souffrance , sans elle je ne pourrais voir votre réaction devant l'effondrement de votre Royaume.
D:A la bonne heure ! C'est une bonne occasion de constituer mon Nouveau Monde , dont vous Elomire serez la Reine !
E:Mon bonheur est comble , tous les habitants de mon Royaume se sont enfuis , ainsi ils ne pourront pas rechigner lorsque je leur donnerai des ordres trop sévères.(elle réfléchit un instant)Mais dites-moi , mon cher Malon , où ont-ils pu s'enfuir vu que mon Royaume englobe toute la planète ?
M:Ils se sont enfuis dans le néant qui refuse toujours de vivre sous notre domination.
D:Encore une bonne occasion d'étendre notre Royaume à cet inopportun néant insolemment libre de notre esclavage.
E:Excellente idée ! Malon , partez à dos de crocodiles volants conquérir le néant .(Malon part)Et pendant ce temps , nous allons conclure cette affaire en nous entre-tuant.
D:J'objecte , c'est stupide , créons notre Monde , dominons-le , avilissons-le , annéantissons ses habitants et quand nous aurons fait cela en quelques heures , nous pourrons nous entre-tuer en toute liberté d'action.
E:Ah ! Vous voulez commencer dès maintenant , eh bien à vous l'honneur !(Elle lui tend une stalactite)
D:(criant)Je brandis cette stalactite Royale au nom de l'éternité , que le monde se soumette à ma volonté ! Voilà c'est fait , nous pouvons nous entre-tuer maintenant !
Ex:Toi Daniel , tu n'as pas d'équivalent ; grâce à ton éternité , l'APOCALYPSE t'obéi ainsi qu'à ton imagination !
E:Quelle fête cela va être ! Eclatons sans plus attendre ce ballon d'eau brûlante que Malon m'a préparé !
(explosion totale ; tout a disparu , seul reste Atomon)
A:J'ai bien fait de m'enfuir au bon moment ; ainsi , tout seul , je pourrai reconstruire le monde et faire paître tranquillement mes moutons électroniques.
(il s'assit sur un pieu et commence à jouer du pipeau , quand soudain, une seconde explosion se fait entendre et le tue également)

 

(ENTRACTE)

 

ACTE III
Elomire-Daniel-L'Extrapoliseur-Atomon

E:Je pars , c'est à dire que ...
A:Des bananes !
D:Comique ; nous sommes là .
E:Tu ne m'as pas suivi toi , traître ! (elle attrape Atomon par l'oreille)
A:Je n'y puis , Ma Dame , je n'y puis !
Ex:Mes chaussettes ! J'ai perdu mes chaussettes !
D:Et moi ma présence ; je ne sais ...
E:Je vous laisse la parole ! Qui veut la prendre ?
D:Je suis volontaire , cela se salue.
E:Non , pas vous , mon cher ami , vous en avez déjà trop dit.
Ex:Je n'en reviens pas , c'est pour cela que je viens.
E:Taisez-vous ! Il est maintenant trop tard pour parler ; c'est tout à l'heure qu'il eut fallu prendre la parole . Je ne puis maintenant me concentrer !
D:Eh bien taisons nous ; une minute de silence en commande!
(une minute de silence s'écoule)
A:Prout ! Pouêt ! Prôt !
E:Très bien mon cher ami , n'avez-vous rien d'autre à dire ?
D:(se fâchant)Nous avions pourtant décidé de maintenir le silence ! Vlan ! Baoum !
E:Ah la la ! Voyons Daniel , n'avez-vous rien de plus intelligent à dire ?Votre esprit est d'une bassesse...
D:Si fait ! Une analyse d'une situation n'existant pas : nous sommes rassemblés , nous nous querellons , voilà tout ! Continuons d'avancer dans l'action !
(pendant ce temps, l'Extrapoliseur , écartant grand ses bras , essaie de les entourer de ses bras difformes )
D:Voilà l'initiative qui nous manquait ; embrayons sur cet épisode !
E:(ouvrant son corsage)Eh bien ! Que faisons-nous maintenant ?
D:La question ne se pose pas : copulons !
(pendant ce temps , l'Extrapoliseur continue de les serrer tous les trois de plus en plus fort les uns contre les autres)
Ex:Tout le plaisir est pour moi !Je ne ménage pas ma cervelle.
D:Il est vrai , partageons l'Egalité , le plaisir sexuel n'en sera que plus violent et plus destructeur.
E:(les yeux fermés)Aaaah! Je vois un macrocéphale me dévorer les genoux !
D:Vous avez fait un rêve éveillé , ma chère.
A:Avant de nous adonner à quoi que ce soit , pourrait-on m'indiquer où nous sommes?
D:Nous avons quitté notre monde , nous sommes dans un autre univers ; peuplons-le!
Ex:(les relachant , effrayé)Aaaah ! Un crocodile géant !
M:(arrivant)Ce n'est que moi .J'ai trouvé que c'était mieux de prendre la forme de la victime de mes ardeurs guerrières.
E:Que faites-vous en ce monde parallèle , mon bo serviteur ? Avez-vous conquis l'univers ?
M:Si fait , je l'ai fait ,je me suis ennuyé et j'ai décidé de suivre les conseils de Daniel en conquérant les mondes parallèles.Je vous ai retrouvé par hasard.
E:J'espère que tu as tout brûlé sur ton passage , il ne doit plus rien rester , tout est inutile.
D:Même l'inutilité ! Mais puisque nous vivons dans ce monde , il doit bien être habité .Par conséquent , il serait utile - inutile - de faire fuir ses habitants !
E:Pourquoi toujours ce désir de conquérir mon bon ami ? Conquérons un mètre-carré et occupons-le bien !
D:C'est parce que ja me sens à l'étroit : il me faut de l'espace et du non-sens pour subsister.
A:Claustrophobe, va !
D:Ce mot n'a plus de sens , il est mort comme notre monde.
Ex:Nous voyageons maintenant dans l'inutilité. Nous avons deux options de destin : soit divertissons-nous en nous arrachant les membres et en sautant afin de s'enfoncer dans le sol , soit ne faisons plus rien : restons immobiles , stoïques , droits , debout , raides et attendons ...
D:Raisonnement juste , donc lamentable.
A:(s'exclamant)Est-ce donc la fin , ou est-ce déjà fini ?
Ex:Ce n'est pas la fin , c'est la faim qui nous harasse.
D:La fin - faim - sous ces deux sens est un concept dépassé , alors laissons-le se vomir dans les brumes du passé.
E:(les yeux fermés) C'est horrible , quelle catastrophe !Je n'en peux plus , trop d'effort pour moi , je dois me taire.
M:Je suis votre serviteur , je ferai tout pour vous. La seule solution adéquate , c'est de vous laisser mourir.
(l'Extrapoliseur commence alors à se faire une coiffure à la dynamite)
A:(sérieux et s'adressant à l'Extrapoliseur comme pour un discours philosophique) Non , vraiment , mon ami , je n'en pense rien , je suis même pas du tout d'accord .Je ne vous conseillerais que mieux de prendre l'optique d'un choix optimiste.(il continue de s'adresser à l'Extrapoliseur qui ne l'écoute pas , pendant que les autres reprennent leurs conversations)
D:Nous nous égarons . Mettons aux voix la notion d'une alternative optimiste.
E:(réfléchit un instant , puis crie ) Mais cessons donc , mes amis , de nous interpeller entre nous par des expressions hypocrites telles que "mon ami" , "mon cher" , "mon brave" , "mon bon"!
A:(continuant de s'adresser à l'Extrapoliseur) Je vous disais donc , mon ennemi , qu'il eut plutôt fallu que nous pûmes penser ainsi plutôt qu'autrement . Vous comprenez , mon mauvais Extrapoliseur ?
D:(tombant à genoux devant Elomire) Bien dit , Elomire , je n'en attendais pas moins de toi , bouleversons nos hypocrisies mutuelles !
A:(continuant de s'adresser à l'Extrapoliseur) Ainsi , mon détesté , je ne vois qu'un remède à cela : il faut que nous puissions être sans voir exactement .(l'Extrapoliseur continue , pendant ce temps, indifférent, de se coiffer )
M:Je suis perdu , je ne sais plus comment vous servir !
D:Voyons , voyons , nous nous éparpillons ; et si nous continuons ainsi , nous finirons par faire comme vous me l'avez déconseillé , Ma Reine : c'est-à-dire de conquérir un grand espace sans l'occuper réellement.
Ex:Je me vois sans voir mon reflet.
D:J'ai une vision , comme d'habitude , je suis un visionnaire afin de nous réunir dans l'esprit de communion qui est le nôtre . Regroupons-nous , mes amis - mes ennemis , je voulais dire - ; ainsi nous arriverons à arriver au terme de nous même.
E:(à Daniel) Ca  va la main ? Pas trop difficile pour écrire ?
D:Depuis que j'écris notre propre pièce d'existence théâtrale , je n'ai pas faibli à évoquer le vide qui est en nous.
Ex:(se mettant à chanter )Depuis tant et tant d'années
                                      Que nous pensons nous retrouver ,
                                      Une pensée déchevelée ,
                                      Oh ! Oh! Ô yeah! 
E:Que faites vous , Monsieur l'Extrapoliseur ? Vous vous mettez à chanter alors que , tout à l'heure , vous étiez partisan du silence et de l'immobilité.
Ex:Je voulais juste sortir du cadre de notre pièce qu'écrit Daniel afin d'acquérir nos existences propres. D'ailleurs , voyant que personne ne se tait ...
A:Nous en étions donc , mon lâche , au fait qu'il faut faire quelque chose ou sinon l'on est rien.
Ex:(reprenant de plus belle) D'ailleurs , voyant que personne ne se tait , eh bien je chante!
D:En tant que notre écrivain-interprète , je réclame une échappatoire pour nous tous !
M:(scandant)Dany! Dany! Dany! Dany! Dany!
D:Merci de ce soutient , construisons-le!
E:Eh bien maintenant , j'en suis toute retournée !(elle soulève sa robe)
D:Mon sexe aussi est retourné , mais dans un sens tout autre !
Ex:Je ne sais plus où j'en suis.
A:Ah! Eh bien voilà où nous en étions , mon ennemi , il fallait faire quelque chose pour ne pas faire le contraire de ce que l'on voulait faire ! Cela vous épate , hein ?Vous en êtes tout retourné , n'est-ce pas ?
D:Que de locutions vulgaires ! Elevons nos esprits et nos corps à quelque chose de tout autre.
M:(assis par terre et s'adressant à Daniel en lui tendant la main) Je suis tombé , mon joli.
D:Le "mon joli" est-il nécessaire?
E:"Mon moche", il veut dire ; assez d'hypocrisie , passons à la sincérité !
A:Où sont les oiseaux ?
D:La sincérité et l'expression de ma laideur est la vérité même.
Ex:Prends ce qu'il te faut [fow] ! Part vite !
M:Casse-toi!
D:Partir ? Pourquoi ? Mais sans briquet , il aura du mal à accomplir son expiation...
A:Je ne sais plus où j'en suis , je me réveille tout d'un coup !
D:Depuis tout à l'heure , on se répète . Cela me fatigue d'écrire les même banalités !
Ex
    } (s'écriant en même temps) Eh bien taisons-nous maintenant ! Il E                                            n'y aura plus de banalités !
(ils se taisent tous , droits et immobiles comme l'avait conseillé l'Extrapoliseur ; puis soudain , Atomon se met à gigoter nerveusement , la nervosité épileptique se propage au fur et à mesure; tous se mettent à frapper leurs corps et ceux des autres ; la folie devient de plus en plus rapide et saccadée , et tout d'un coup , ils se figent une fraction de seconde et , obéissant à une impulsion instinctive et incontrôlée , s'enfuient chacun de leur côté)

 

 FIN DE LA PREMIERE PARTIE

[Note de l'Archiviste : les deuxième et troisième parties sont en cours de typographie]

 

 

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Échappatoire


Une pièce (en écriture automatique) de:

Aurelien Bédéneau : Rublochon le Bouffon vert
Fabien BeIlat : Lui Même
Gaël Boulard : Marcus
Henrri de Sabates : Gud-Yol le JoYeux saltimboque

 

Acte I
Scène 1


Lui-Même : Je parle le premier et j'attends la suite.
Rublochon : Je me suis noyé dans une mer jaune et blanche. Après cette douloureuse experience, j'en ai conclu le principe suivant : quand Terbrau se verse, bierre qui coule n'amasse pas la mousse. Attends.
Marcus: Hum!
Gud-Yol : Il n'y a guère plus à penser, j'ai passé ma vie à tailler des crayons.
Marcus : J'arrive à me relire.
Lui-Même : Decidons nous : qui va ecrire au nom de moi-même.
Gud-Yol : J'ai vu deux mille cinq cent âmes mourir et je n'ai même pas réagi.
Lui Même : C'est meritoire.
Rubluchon : D'acord mais n'est ce pas terrible que d'avoir deux mille cinq cent âmes mortes noyées et écrasées par un flot constant - et comment on écrit "pffh !" ? - de mines graphites assiègées de murs spheriques en bois qu'on appelle plus communément crayon.
Gud-Yol : Non ! Non! Non I Ce n'est pas seulement çà, si nous sommes ici, c'est que nous avons surement une tâche à accomplir.
Lui-Même : Nous y voila. La tâche à accomplir, à accomplir. Elle est nulle. Elle consiste en s'echapper du vide et trop plein de nous sans etre nous. Celui qui comprendra sera heureux.
Rublochon: Comprende tu, bouillant Marcus?
Lui Même : Une seconde.
Marcus : Je suis triste et il n'y a pas d'accent sur le a de ça.
Gud-Yol : Tout de même, deux mille cinq cent âmes, ce n'est pas rien. Il s'agit maintenant de reconstruire quelque chose et pour cela, je vous propose de changer de lieu, laissez Gud-Yol agir un instant.
Lui Même : À
la bonne heure, je suis batisseur: réference à moi même.
Gud-Yol : Chut I (il commence à installer sur le plateau l'interieur d'un studio Louis XVI)
Lui-Même: Un studio Louis XVI !!
Rublochon : Pour que le tout reste en harmonie, je propose d'y deposer au centre un siège style fin René Coty, debut Charles de Gaulle.
Gud-YoI : En tant que JoYeux saltimboque, je comencerais la prestation (il frappe dans les mains) Ce soir, messieurs, nous allons jouer Molière.
Lui-Même : Je ris, nous avons oublié une femme, il n'y a pas de femmes dans la pièce.
Gud-YoI : Et bien tant pis, je jouerai Cléante.

Scène 2

Lui Même : Déjà!
Rublochon : Ah, c'est vrai, c'est court. Deux fois, c'est vrai que c'est court. Gud-Yol : Oh mon cher Hypollite, je me suis que trop langui de votre absence pas cinq fois.
Lui Même : Tu parle pas beaucoup Marcus.
Marcus (dormant): Et c'est vrai I
Rublochon : La scalie dit... qu'est-ce qu'elle dit déjà?
Lui Même : Ça va être encore pire que le Royaume de la pensée! Gud-Yol (reveillant Marcus) : Eh I Reveillez vous mon seigneur, ce soir, on joue Molière, enfilez ce costume et courez vous preparer.
Marcus : Mais je ne suis point dentiste!
Gud-Yol : Operons, cher ami.
Lui Même : Opéra!
Rublochon : Pourtant, pour changer de temps, il faut compter sur l'oreille car rarement ventre affamé avons nous.
Lui Même : Musique !
Gud-YoI : Kimaklé (chantant) Menestrée.
Lui même : Cinema
Silence de Rublochon en didascalie.
Rublochon (se reveillant) : En effet car le silence est dehors.
Marcus :Nous ne parlions pas de dent, plutôt?
Lui Même : Ça va être completement délirant.
Gud-Yol : Et de danse!
Marcus : Et la tête !
Lui Même : Architecture!
Gud-YoI : Nous n'allons tout de même pas faire defiler tous les ails, stabilisons nous, cher ami.
Lui Même : Peinture!
Rublochon : Arpagon a voulu économiser un bout de chaise.
(Marcus répare la chaise)
Gud-YoI : Aaah!

Scène 3

Gud-YoI : Filons sur le droit chemin, il nous faut une intrigue amoureuse et une fin.
Lui Même : Pas une fin, un échappatoire!
Gud-Ûol : Plutôt que de parler, commençons la pièce tout de suite la pièce, a I'improviste.
Lui Même: Mais elle est commencée!
Rublochon . Silence, les amis; j'aperçois un saint à l'horizon, je l'ai reconnu à son cerceau sur sa tête. Raaah ! Cachez ce sein que je ne saurais voir!
Lui-Même : Mon dieu ! que je n'ai pas.
Gud-YoI : Nous partons mal. Afin de vous guider, je vais me charger de faire la distribution : Marcus sera un philosophe Epicurien.
Lui Même : Là, ça va être chouette!
Gud-Yol : Toi même, non, je vais commencer par Rublochon (il s'adresse à ce dernier). Toi et moi, Rublochon, serons les courtisants d'une jeune demoiselle, fictive, bien sur, faute de materiel. Et quant à lui, Toi même, tu incarnera toute une varieté de personnage.
Lui Même : Ça promet, ma schizophènie ne va pas s'arranger et cela satisfiera mon sens de la publicité messianique.
Gud-Yol : Sur ce, Marcus et Lui Même, retirez vous, nous allons commencer par la scène du duel.
Rublochon : Avant de commencer, je propose que la presence feminine soit incarnée en objet tel que celui que nous avons placé au milieu. En effet, tout comme la femme, nous pouvons nous asseoir dessus, la faire grincer, la faire grincer, c'est à dire la faire grincer, c'est à dire la faire jouir, mais non la faire grincer des dents.

Scène 4

Gud-YoI : Fieffé machiste!
Rublochon : Attends, ce que tu as dit tout à l'heure!
Gud-Yol : Après ce que tu viens de dire, comment ose tu faire la cour à cette magnifique chaise
(Il sort son luth, et le tient de la même façon qu'un épée, pret à attaquer, tandis que Rublochon sort une contrebasse de sa poche et une batterie de son oreille)
Gud-Yol, attaquant le premier : Prends ça, fieffé bougre de bouffon !
...
Gud-YoI : Riposte voyons!
Rublochon : Le mepris n'est éxprimé que par le silence, ce qui est paradoxal, car nous pouvons remarquer que j'ai disposé de manière très esthetique une batterie et une contre basse.
Gud-Yol : Oui, nous pourions parler par la même occasion de Kant et de Burlose.
Rublochon : Ah bon t J'avais cru entendre de Kant-R-Brau et de la banlieue de Mulhouse.
Gud-YoI : Oui, mais comme St Juc des Mots : il ne faut pas lancer la balle avant de la lancer, car elle pourait tomber.
Rublochon : Je ne rattrapes les balles et je ne les lance même pas, je suis pacifique comme l'océan du même nom, mais ceci n'a aucun rapport et ce n'est pas sans déplaire à vous gente dame. Permettez moi de vous baiser la main. (Il depose ses levres sur le barreau central de la chaise)
Gud-Yol,
Retournant l'attaque en donnant un taille crayon à Rublochon : Ah bon, et bien essaie de tailler les crayons mieux que moi bougre de poltron. Va I Tu est impuissant face à moi.
Rublochon : Je ne suis pas impuissant. Je suis un puissant. C'est pourquoi je vais te montrer de ce pas que je peux tailler un crayon mieux que quiconque. Recette : pour tailler un bon crayon, grimpez sur le toit de la maison voisine, prenez y toutes les ardoises, concassez-les; deracinez un arbre, creusez le en son centre et, à l'aide d'une tronçonneuse, découpez l'extremité en forme de cone et pour écrire utilisez soit... - j'ai un trou - un buldozer ou demandez à Jesus, je ne sais pas moi!
Gud-YoI : laisse nous finir ce duel mais il nous faut un juge impartial, reportons nous en au maître Marcus
(il sort un clap de sa poche). Coupez!
C'était pas mal les enfants? Et maintenant, on va aller chez Marcus, mais toi Même, souviens toi que tu peux apparaître sous la peau de n'importe quel personnage.

Scène 5

Lui Même : Allo ici la Terre ! Ici dieu, le saint esprit et tout le tralala. Parenthèse. Je suis dieu, alors j'expliue Ceci est une pièce de théâtre, ne vous en déplaise, Messieurs-Dame. Echappatoire cela veut dire que les personnages avancent pour mieux fuir cela s'appelle reculer. Ce sont des êtres des humains qui copulent. Resultat, ils cherchent la porte de sortie
- panoramique. Il est flou. Mais il est fou-photo. Dieu s'embrouille, c'est pas de ma faute. Je suis Lui Même donc je suis tout donc aussi rien. Alors je termine l'echappatoire est une sorte de rien, du vide, de la vie et j'oublie le reste Dieu et moi même ne sommes pas là - ainsi que les autres personnages - pour donner des questions reponses.
Rublochon : T'es fou, lui!
Lui Même Non, je sui raisonnable,-nuance suprême de la demence.

Scène 6

Gud-YoI : Cheminons, mon compagnon de voyage Rublochon, si nous
hatons nos montures nous arriverons peut-être avant la nuit chez le philosophe Marcus.
Lui Même : Ici Socrate ! Quel est l'imbecile qui m'a tiré de mon sommeil ! Où est Platon?
Gud-YoI : Depêchons l'ami, nous sommes retournés trop loin en arrière, il s'agit de revenir au 1er siècle.
Lui Même : Je cherche Epicure, la picure; c'est à la prochaine porte.
Rublochon : Je comprends rien à ce qu'il dit.
Lui Même : Normal, le sens est un non-sens.
Gud-Yol : Der gloy Gud-Yol. Mulugondi, essaie donc de rattraper ma monture.
Lui Même : Rattrape la chaise!
Rublochon : Pas de problème, je prends le lacet de ma chaussure, fais un mot et en fait un fasso.
Marcus : Auriez vous l'obligeance d'arriver enfin!
Gud-Yol : Nous arrivons...
Marcus : Enfin!
Gud-Yol : C'était pas mal ! Mais toi dieu tâche d'intervenir moins souvent, essayons de faire plus burlesque mais aussi plus réaliste. Deux choses difficiles à concilier.
Lui Même : Trompette ! Je ne suis pas dieu, je suis musicien, peintre, dessinateur, architecte, acteur J'oublie.
Rublochon : Tu tentes de l'être (et non deux lettres) mais point tu ne l'es.

Scène 7

Marcus : Bienvenue Messieurs ! Asseyez vous, prenez donc une femme et du thé, car ceci est mon corps.
Lui Même : Je me presente : Godefroi le Hardi en provenance directe du XIII ème siècle. Je cherche la pensée philosophique grecque, etje pose la question : Avons nous un échappatoire à ce delire?
Gud-YoI : SVP Monsieur, faites la queue comme tout le monde, nous étions les premiers.
Lui Même : Tais toi, maraud, t'as jamais entendu parlé du féodalisme ? Mais vous avez raison : pourquoi tant de haine : place à l'amour.
Marcus : Je me permet de vous rapelé sur quoi vous êtes assis.
Gud-Yol : Ô
Suprème Seigneur Marcus!
Marcus : Appelez moi Dieu, c'est plus court.
Lui Même : Voleur, c'est moi!
Gud-YoI : Je pense qu'il est inutile de vous presenter la situation où Rublochon et moi nous nous trouvons car je sais que vous êtes medium dans vos temps perdus ainsi que voyant, cartomancien, diseur de bonne aventure et marabout.
Lui Même : Je me permet de vous rappeler que je suis démonologue car je suis dieu.
Rublochon : ZZZZ!
Lui Même : C'est tout?
Rublochon : Mais oui, je dors en parlant!
Gud-YoI : Alors Marcus, Que trouvez vous comme solution à notre dilemne amoureux, si nous
pouvons parler d'amour.
Lui Même : O sole mio ! Ici Godefroi le non hardi : je prends la femme/chaise et la chaise/femme et qu'on en parle plus!
Marcus : Et moi, alors?!
Rublochon : Je sens que Lui Même n'est plus tout à fait lui même.
Gud-Yol,
gueulant: Alors Marcus, reponds nous!
Lui Même : Si on m'appelle, je ne suis pas là.
Marcus: Nous pouvons parler pour Lui Même, car Lui Même est Dieu, dieu estt tout, donc dieu est tous, tout le monde, donc tout le monde est dieu. Je ne suis donc pas mieux placé que vous pour vos problèmes, bien au contraire. Il n'existe pas plus de philosophie Universelle que de dieu Universel. Une philosophie, comme un dieu ne correspond qu'à une personne donnée à un moment donné. Ma philosophie ne vous correspond pas plus qu'une philosophie ou une religion vielle de plusieurs siècles. Telle est ma philosophie. En un mot: Debrouillez vous.
Gud-Yol : Coupez ! Coupez, coupez, coupez... Mais que faites vous ? Nous nous égarons complètement : où est l'intrigue amoureuse? Et toi, Marcus, qu'est ce que tu attends pour donner ta réponse ? J't'avais déjà dit que pour réussir dans ce metier, il fallait suivre les directives du réalisateur, je t'avais pourtant laissé une dernière chance, mais, toi, tu n'en a fait qu'à ta tête. Maintenant, nous allons tous nous retirer pour danser et pendant ce temps, tu te chargeras d'essayer de repondre à notre question amoureuse. Tu est un philosophe, non de Dieu!
Lui Même :Il faut que lui Même parle : À
mort Dieu ! Vive la révolution!
Gud- Yol Pentraine dans les coulisses avec Rublochon.
Gud-Yol : Mais oui, pépé I Tu l'aura ta piqûre!

Scène 8

Marcus : Dieu est parti ! Enfin! Nous sommes enfin tranquilles!
Lui Même,
des coulisses: ...
Gud-Yol : Veux tu bien fermer ton imperméable, Lui Même!
Marcus : J'ai déjà répondu à cette question, mais, ma philosophie évoluant, je recommence. Dieu est amour. C'est donc le seul à pouvoir regler cet épineux problème amoureux. Je me refererais donc à lui.
(il sort une pièce, la jette dans le public).
Je n'ai helas rien à dire. Je n'ai plus rien à dire. Plus rien du tout. Absolument rien à dire. Donc je me tais. Pouquoi parler en effet si on a rien à dire . Ce serait un prodigieux gaspillage d'intelligence. Du du du du temps des pauvres oreilles de mes pauvres auditeurs. Je citerais donc ce proverbe chinois qui dit "Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors tais toi. Donc, comme je n'ai rien à dire, la question posée maintenant est rien est il plus beau que le silence ? A cela je repondrais : non.

Scène 9

Gud-Yol : Nous nous trouvons face à un philosophe impuissant, incapable de répondre à une question aussi simple que celle d'un dilemne amoureux tandis que moi, j'ai déjà trouvé une solution.
Marcus : Je suis désolé, mais j'ai mal dormi cette nuit, alors me faites pas chier avec vos questions à la con.
Lui Même : C'est excellent comme réponse, car c'est tout sauf une réponse de philosophe.
Marcus : Mais les réponses de philosophe sont elles codifiées?
Lui même : Ca, c'est une réponse de philosophe!
Marcus : Que répondre à cela?
Gud-Yol : Stop ! Voilà ma solution. Rublochon, suis moi, nous allons chez le menuisier, qui sera incarné par Lui Même, afin qu'il nous construise une autre chaise. En route.

Scène 10

Rublochon :Au fait, j'ai oublié de dire quelque chose à la précedente scène, mais là c'est trop tard alors tant pis.
Lui Même : Oh là, tu exagère la scène 10, on devrait passer à l'acte Il.
Gud-Yol : Bon, hâtons nous de finir.
(Gueulant) Menuisier, une chaise et vite!
Lui Même : Comment ? Avec des rondeurs ou plate?
Rublochon : Je la voudrais bien enveloppée, avec des coussins généreusement rembourés et, sur le dossier, une large ouverture béante aux senteurs marinières...
Gud-Yol : Et sans anchois, s'il vous plait!
Marcus : Moi, j'aime bien les anchois...
Lui Même : Oh !
Evitons les lourdeurs et faisons une chaise qui en soit une, un point c'est tout.
Gud-YoI
donnant la chaise à Rublochon : Tiens, la voilà ta chaise et maintenant, Happy End !
Lui Même : On va se faire incendier par les ligues feministes.
Rublochon :Pas de problème, durant mon séjour au pôle Sud, j'ai suivi une formation de pompier.
GudYol : Justement, arrêtons-nous là menestrels et troubadours, et passons à l'acte suivant, nous avons assez calomnié les femmes et la religion. Je propose que nous retirions tout ce que nous venons d'acomplir et de dire et que nous changions de changer de sujet, il s'agit de trouver un échappatoire.
Lui Même : Je suis une soprano Wagnerienne!

Acte Il
Scène unique


Lui Même : Au travail ! nous avons une quête à accomplire ! Laquelle ? Je ne m'en souviens plus.
Gud-Yol :Non. Plus de quête, nous avons sufisemment donné là dedans.
Lui Même : certes. Trouvons autre chose. Concentrons nous. Tels des ouvriers stakhanivistes, au travail !

Marcus : Je propose...
Rublochon : Je propose que nous prenions nos chaises, les habillions de nos plus beaux atours, et je vous propose aussi de faire nos noces.
Marcus: Nonosse ? Tu veux un nonosse?
Rublochon : Zut, il y a un os.
Gud-Yol : L'heure est grave, mes amis.
Lui Même : Le Titanic est en train de couler.
Gud-Yol : Trouvons un autre scenario que pensiez vous d'un western, ou d'une scène bucolique ou bien alors d'un film gore.
Lui Même : Il était une fois un western bucolique et gore. Je suis modeste, je l'avoue.
Gud-Yol : Et pourquoi pas porno, pendant que nous y sommes.
Marcus : Pauvres comédiens.
Rublochon : À
propos du porno, les comédiennes réclamant un salaire beaucoup trop élevé, je propose que nous embauchions les comédiennes précedente.
Lui Même : Choux, cailloux, bijoux, hiboux.
Gud-Yol J'ai dis plus de machisme ni aucune de ces insanités.
Lui Même : On ne peut plus s'entendre aimer, car moi j'aimerais tant connaître un réel amour.
Gud-YoI : Si tu appelles ça aimer.
Rublochon : Pourquoi toujours prendre tout au premier degré, n'est ce pas notre façon bien à nous de vénérer l'être féminin.
Gud-Yol : Pas la mienne en tout cas. Lui Même Je comprends.
Rublochon : ...par de l'ironie et des piaisenteries que certains contestent. Mais ceci n'est il pas dans le but de dissimuler nos craintes, nos timidités et qui nous forcent donc à dire "ta gueule à la somptueuse et élégante caissière de Feux Potin.
Lui Même J'ose contester ! J'ai le genre feminin en vénération car les femmes sont... sont... alors là je sèche.
Gud-Yol Repentons nous ! Excusons nous, penitons notre peine et écoutonsle silence un instant.
Ils écoutent le silence.
Lui Même, ostentatoire Ô femme adorée I J'ai failli en ton nom, pardonne moi !
Marcus:lI essaie d'entendre le silence.
Rublochon : Lui Même trouble le silence.
Lui Même : Le silence m'effraie car je ressens son vide en moi.
Gud-Yol : La farandole ! Mais ne voyez vous pas où nous sommes?
Lui Même : Vers l'échappatoire!
Gud-YoI : Laissez moi parler un instant. Ce que nous avons fait n'était qu'une sombre comédie, un divertissement pour oublier, un échappatoire en quelque sorte, mais qui à échoué. Mais pourquoi essayons nous d'échapper à la réalité ? Le réel est bel et bien là et on ne peut rien y faire nous ne sommes que quatre imbeciles assis sur quatre chaises au beau milieu d'un désert et autours de nous l'hécatombe. Tous sont mort, nous sommes les seuls survivants. Voila les deux mille cinq cent âmes de tout à l'heure, car nous n'étions que deux mille cinq cent quatre êtres vivants en ce bas monde. Mon metier a toujours été le JoYeux Saltimboque, mais je l'accompli sur mesure, ma réeie personnalité est en fait très dépressive au milieu de cet apocalypse.
Lui Même : Mea Culpa, Mea Culpa, Mea Maxima Culpa je veux sortir de moi même I Je suis enfermé dans cet être pueril et stupide qu'est moi même. Je voudrais tant être Un, je voudrais pouvoir agir sur le réel, le faire basculer en notre faveur, dissiper l'illusion des femmes chaises, comprendre et avoir peur de l'apocalypse, vivre et refaire le monde au milieu de tant de morts, de tant de morts, me construire un personnage vrai et consequent pour faire une réelle humanité. J'entrevois la lumière, la lumière de l'humanité, celle d'une seule et unique échappatoire.
Celle de la vie. J'arriverais presque à me faire pleurer.
Rublochon : N'avez vous pas compris que depuis tout à l'heure, vous épiloguez des heures durant pour finalement vous écouter mais non écouter les autres. N'avez vous pas compris ce que j'avais dit tout à l'heure? Je terminerais par une phrase qui résume ma pensée, car je ne veux pas m'enfermer dans un monologue (je suis mal parti) où je ne parlerais que de mes petits soucis. Ma conclusion est donc: La gravité est l'apanage des imbeciles.
Gud-Yol : Non ! Ce n'est pas un épilogue ! Tout ne fait que commencer. Mais qu'y a-t-il derrière toute cette machination ?, Nous n'avons à notre disposition que quatre chaises et un drap blanc. il s'agit désormais de percer le mystère de ce lieu.
Lui Même : Alors, puisque nous sommes là, agissons. Cessons de nous lamenter et passons à l'idée. Donc quatre chaises et un drap, cela fait éléments et, autours, le vide. Où sont passés les autres, je m'ennuie tout seul ! Je n'en ai rien à faire de vivre dans quelque chose d'incomprehensible mais je veux savoir ce qui est responsable de tout cela.
Gud-Yol : Mais pourquoi ? Quelle est la signification qu'il y a sous ces quatre chaises et ce drap blanc?
Marcus : C'est un fantôme!!
Gud-Yol : Mais non, il doit bien avoir une raison à notre presence ici, une signification à tout cela et un but à se fixer : c'est notre échappatoire.
Lui Même : Nous sommes sur un asteroïde de quatre imbeciles.
Rublochon : Non I Nous sommes dans une certaine mesure des dieux car nous avons réussis à donner vie à des choses. Nous sommes des artistes, une chaise n'est pas une chaise à nos yeux, mais bel et bien un delire··, cependant beaucoup auraient pu trouver beaucoup plus absurde, plus interessant, nous ne sommes pas des dieux, nous essayons juste de trouver un échapatoire.
Lui Même : Je pense plutôt que nous sommes des dieux qui s'interrogent sur eux mêmes. Je suis je suis mégalomane, mais ce doit être cela, alors si nous voyons des chaises comme des artistes, pourquoi ne verrions pas le néant comme une expansion poétique de ce qui n'est pas encore.
Gud-Yol : Je me suis payé un parcmètre dans la figure, pas une chaise. Y a t-il une signification sous tout cela ? Que nous reste-t-il à faire ? Ne sommes- nous pas rien que des micros-êtres à l'interieur d'un macro-monde?
Marcus : Adam s'ennuie, mais, comme Dieu ne veux pas lui créer de femme, il prend une chaise et s'en crée une lui même.

 

FIN

 

 

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Théâtre sans paroles

pièce de Fabien Bellat, acte unique

[Note de l'Archiviste : le texte est en cours de typographie ; il sera bientôt mis en ligne]

 

 

 

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La Ménagerie Divine

pièce en V actes de Fabien Bellat et Alexandre Fontaines

[Note de l'Archiviste : le texte est en cours de typographie ; il sera bientôt mis en ligne]

 

 

 

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Ravaillac

opéra historique en V actes de Fabien Bellat

[Note de l'Archiviste : le texte est en cours de typographie ; il sera bientôt mis en ligne]

 

 

 

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La Charcutière de Lille

opéra-comique de Fabien Bellat, acte unique

[Note de l'Archiviste : le texte est en cours de typographie ; il sera bientôt mis en ligne]

 

 

 

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 Tous autour de Victor Hugo


         CERTAINS lieux rassemblent. jusque dans la discorde.
Quelles que soient nos réactions face au théâtre, nous nous rendons à la Comédie Française. L'institution est mémorable. Ses colonnes ne nous intimident pas.
Ce soir du 30 janvier 2002, j'ai pris l'initiative de réunir ERBEFOLE afin d'assister à une représentation de Ruy Blas.
Ceux qui ne peuvent venir ont des raisons très compréhensibles : Elsa Fournier ainsi que Clément Lemoine envisagent a priori d'écrire chacun une pièce dont Racine et Victor Hugo ne sauraient renier les sujets.
Quelquefois, aller au théâtre vous confronte douloureusement à votre propre écriture. Mieux vaut alors se retirer face à votre dramaturgie et, sans détour, l'affronter.
Les présents : Henrri de Sabates, moi, Gael Boulard, Aurélien Bédéneau. Quatre regards sur un théâtre éloquent, dramatique, magnifique.
Avant le spectacle nous errons sous les arcades du Palais Royal (je songe aux moments où Elsa et moi accomplissions les mêmes gestes avant de rencontrer Andromaque). Alors, je terminais ma Cassandre. Une tragédie de V actes qui exigea une année durant toutes mes ressources épiques.
Elsa me révéla penser aussi à écrire une tragédie - également sur un personnage troyen. Bientôt Clément m'apprit qu'écrire une telle pièce l'intéresserait tout autant.
Cela devint le Projet Troyen*: trilogie de tragédies qui toutes mettraient en scène un protagoniste méconnu de l'éclatante chute de Troie (merci Homère ou Sophocle.)
Aujourd'hui retour à la Comédie Française. Depuis longtemps le théâtre nous appelle. Les premiers, Henrri et moi, dès nos commencements surréalisants, nous nous lançâmes dans une pièce en écriture automatique, le fantaisiste Royaume de la Pensée.
Lorsque nous connûmes Gael et Aurélien nous voulûmes réitérer l'expérience et écrivîmes notre plus exécrable création ; Echappatoire.
Ensuite, mis à part Aurélien voulant devenir acteur, nous nous écartâmes tous plus ou moins du théâtre.
Cependant j'eus l'aventure d'écrire en solo ma première pièce personnelle, Un Prophète de plus. Suivit après, en collaboration avec Alexandre Fontaines, La Ménagerie divine. (Les livrets d'opéras - Ravaillac, La Charcutière de Lille -- pour Alex relèvent d'une création plus musicale dans son essence.)
Seule Cassandre a exigé de ma part toutes mes ressources théâtrales, je ne crois pas pouvoir avant longtemps m'investir ainsi.
Quant à Henrri, il délaissa quelque peu la dramaturgie**, ne l'ayant jamais vraiment appréciée. Nous commençâmes bien de premières études sur son projet Le Bonheur vient de peu, le malheur aussi mais il ne porta pas à terme sa belle idée.
En ce qui concerne Gael Boulard, il aurait certes un projet (pour lequel il nous a tous consultés tour à tour) mais j'ignore à quel point cette pièce est avancée.
Pour Aurélien Bédéneau, la pièce que nous devions écrire ensemble ne s'est pas faite.
Panorama mitigé. Comme si le théâtre nous attirait et répugnait alternativement voire simultanément.
Aussi ce soir devient fantastique. Tous autour de V. Hugo.
Juste sous la fresque d'Albert Besnard (quelle mythologie souffreteuse), alignés en jeunes mousquetaires des arts, nous attendons tous quatre les vers de Ruy Blas, le soleil d'Espagne agonisante.
Toujours magie des « bougies » s'évanouissant. Toujours passion de l'acteur respirant l'alexandrin.
        « Les trois formes souveraines de l'art pourraient y paraître personnifiées et résumées. Don Salluste serait le drame, Don César la comédie, Ruy Blas la tragédie.»
          (Victor Hugo, préface à Ruy Blas, 1838.)
Hernani donnait le soleil levant de l'Espagne, Ruy Blas son couchant.
Eclatant crépuscule. J'aime cette grandeur désespérée, l'éloquence obligée de tournoyer dans l'ombre, l'ombre du royaume qui s'effondre, et celle au cour des hommes.
Gael considère avec défiance ce pompièrisme hugolien, comme celui de Montherlant. Moi, il me fascine.
Cette tentation aux superbes tirades me semble un poison délicieux, tandis que le théâtre-lambda-qui-parle-comme-tout-le-monde. m'indiffère ou me donne l'impression de manquer un festin.
Hugo a le théâtre boulimique. Ceci déforme le corps ou l'art, cela élève. Même au risque de la fatale indigestion.
Henrri assiste à Ruy Blas sans pouvoir se séparer de sa répulsion du langage alexandrin. Toutefois l'acte IV, tout entier de burlesque romantique, le fait céder à l'appel théâtral. Après, on reparle de son projet interrompu, Le Bonheur. Hugo réveille en nous la sensation dramaturgique.
Mais aucun de nous n'écrit à la Victor Hugo. La bataille d'Hernani parait dépassée depuis longtemps.
Seule ma proximité avec les figures historiques (Ravaillac et Cassandre m'y ont rendu sensible) me prédispose à la recherche épique. De là je ne cache pas mon goût pour ces situations où l'Histoire sert de prétexte - le prétexte historique - à la marche des folies humaines. Passion, vengeance, loyauté, grandeur, misère, faiblesse, croyance.
Bien que méfiants envers le trop d'emphase hugolienne, Gael et moi partageons la même admiration pour la fameuse tirade du « Bon appétit, messieurs !» et du « Ô ministres intègres
                               Conseillers vertueux ! voilà votre façon
                               De servir, serviteurs qui pillez la maison ! »
et de ces nains difformes se tallant un manteau dans le pourpoint impérial.
Quoi qu'on dise, ERBEFOLE exprime son caractère et contemple sereinement l'art du passé.
Nous ne faisons pas du Hugo, or nous savons nous retrouver autour de lui.
Evidemment Aurélien a surtout vu Ruy Blas comme acteur. Lorsque je le dirigeais dans Coal men (quel souvenir), je ne cessais de hurler après lui à cause de son jeu théâtral : il jouait en se croyant obstinément sur scène et n'adaptait pas la respiration des répliques au rythme tout spécifique de la caméra.
Malgré son malaise face au jeu cinématographique, il sait incarner, revêtir un personnage. Aurélien n'écrit pas pour le théâtre mais il sait le jouer.
      Ce soir Antoine Desbouys n'était pas parmi nous, pourtant nous avons communiqué autour de V. Hugo. Pour lui, ce théâtre est assez lointain, un monde de l'herméneutique qui parfois bouleverse.
Comme quasiment nous tous, il a ressenti l'envie d'écriture dramaturgique.
Il avoue ne pas s'y être mis vraiment en dépit d'un goût certain. Ses travaux, à l'entendre, demeurent des amorces expérimentales dont il se déclare insatisfait jusque là.
              Le théâtre est une mise en ouvre péniblement accessible. Pour la scène, on peut être tenté de trop écrire.
Victor Hugo a écrit en quantité : Les Burgraves, Mary Tudor, Lucrèce Borgia, Les Jumeaux, Cromwell (quel morceau!), Marion Delorme (pour laquelle il a beaucoup pris au Cinq-Mars de Vigny), Angelo.
Des pièces en trop. Et quelques merveilles fabuleuses, dont aussi Hernani, Ruy Blas, Torquemada.
Chacun écrit tel qu'il pourra. Nombre d'entre nous s'entrainent. Parfois l'espoir d'une impulsion vraiment scénique, du sujet, du protagoniste, du verbe.
Peu importe comment naît le théâtre.
Il faut le voir vivre. Le sentir se dévoiler.
L'auteur a à se permettre cette naissance. Du théâtre, il faut maintenir en nous la précieuse aspiration.

                                                                Fabien BELLAT.
                                                           Lisieux, 7 février 2002.


P.S. : Henrri et moi, suite à une récente discussion, avons réalisé que nous n'avions jamais mis en ligne ce texte écrit il y a plus d'un an. Quoique la matière en soit quelquefois périmée, nous avons pensé le diffuser presque tel quel. Si j'avais dû le réécrire totalement, on aurait gagné en précision intellectuelle mais perdu certaines informations liées au contexte de début 2002. Aussi je laisse ce texte exister en le complétant de deux notes. Même si, à la vérité, il eût été bien de parler également de l'importante réécriture par Henrri fin 2002-début 2003 de sa pièce Notion de l'infini dont déjà en 1996 il me montrait la version initiale.

                                                       F.B. Rouen, 7 mars 2003.

Notes :
* Où en est le projet maintenant ? Je pourrais difficilement le dire puisque j'ai plutôt perdu de vue Elsa, et Clément ne m'en a pas reparlé depuis Avignon 2002.
** Sa réecriture récente de sa pièce Notion de l'Infini périme ce renseignement ; les choses changent.

 

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maquette pour "Peepshow dans les Alpes",
pièce de Markus Köbeli

(proposition scénographique d'Henrri De Sabates, 2002)
 


plan génral, rideaux fermés
 


plan général, rideaux ouverts


plan rapproché
 


lumière rouge de la fenêtre ausx rideaux ouverts 


vue intérieur, lumière rougeâtre
 

 

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coquis pour la Charcutière de Lille,
opéra-comique de Fabien Bellat

(croquis scénographiques préparatoires de Aurélien Bédéneau)

 

[Note de l'Archiviste : les croquis seront bientôt mis en ligne]

 

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