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Le
Saut de l'Ange
(peinture de Henrri de Sabates, 1998)
(le "Saut de l'Ange"
vu inconsciemment en parrallèle par Jeannick Fur)
Double je
(dessin de Jeannick Fur & Henrri De
Sabates)
4
seins Arafat
(dessin de Jeannick Fur)
Amazone
(dessin de Jeannick Fur)
Cervelles
mécaniques
(dessin de Jeannick Fur)
Chaise
(dessin de Jeannick Fur)
Corsetta
(dessin de Jeannick Fur)
Dame de
Coeur
(dessin de Jeannick Fur)
Décomposition
(dessin de Jeannick Fur)
Drapé
voile
(dessin de Jeannick Fur)
Emmurées
(dessin de Jeannick Fur)
Etonnement
(dessin de Jeannick Fur)
Femme doigt
(dessin de Jeannick Fur)
Femme
glaçon
(dessin de Jeannick Fur)
Galipette
(dessin de Jeannick Fur)
Gant
(dessin de Jeannick Fur)
Gorgone
(dessin de Jeannick Fur)
Gorgone
blanche
(dessin de Jeannick Fur)
Jeu
de séduction
(dessin de Jeannick Fur)
La Cornue
(dessin de Jeannick Fur)
L'attente dessin
(dessin de Jeannick Fur)
Le ravin
(dessin de Jeannick Fur)
Les
3 Grâces
(dessin de Jeannick Fur)
Lunaire
(dessin de Jeannick Fur)
Mammoerites
(dessin de Jeannick Fur)
Maternité
(dessin de Jeannick Fur)
Maternité
noire
(dessin de Jeannick Fur)
Pieds
(dessin de Jeannick Fur)
Promenade
(dessin de Jeannick Fur)
Reflexion
mécanique
(dessin de Jeannick Fur)
Sexymancie
(dessin de Jeannick Fur)
portraits
de groupe
(esquisses d'Aurélien Bédéneau)
portrait
d'Henrri De Sabates
(esquisse de JCKL, 1997)
Paysage
Fantastique
(menu des archives,
dessin d'Henrri de Sabates, 1997)
dessins de personnages divers
(Jérôme Chauvin)
Cadavres
exquis
(dessins de Jeannick Fur & Henrri
De Sabates)
Jean
de Patmos
(Martin Schongauer et Fabien Bellat, avec
la participation de Henrri De Sabates et Clément Lemoine)
Apocalypse ?
(Jean reclus en l’île de Patmos eut une vision et délira pour les siècles des siècles son Apocalypse.)
Schongauer (Augsburg ? Colmar? v.1445, Brisach 1491)
La Vierge au buisson de roses. Tentation de Saint Antoine.
Bataille entre Saint-Jacques le Majeur et les infidèles. Trois œuvres
inoubliées.
Dürer et Michel-Ange, entre autres, ne les oublièrent pas, Dürer
en empruntant beaucoup de motifs à Schongauer, Michel-Ange en copiant
quant à lui plusieurs de ses tableaux.
En 1998/1999, Fabien découvrit l’œuvre du graveur et peintre germano-alsacien
Martin Schongauer ; Henrri et lui firent ce petit bidouillage informatique
– entre temps ce glorieux montage s’est perdu dans le capharnaüm du bureau
de Fabien… Il l’a retrouvé en avril 2003, en opérant un salutaire
nettoyage ! Que de souvenirs !
Ce petit côté biblique est conséquence directe d’une acculturation
catholique apostolique et romaine, très marquée dans l’œuvre bellatesque.
Il ne faut jamais trop lire la Bible, surtout tard dans la nuit. Fabien a fait
plusieurs fois le pèlerinage germanique, sous les ombres des Burgs teutoniques
et des églises acérées aux statues contorsionnées.
C’est ainsi qu’une nuit, sous les tours romanes de la cathédrale d’Augsburg,
Fabien pensa à l’exil de Saint-Jean sur l’île de Patmos, par Schongauer.
A Augsburg, près de cette même cathédrale, les esprits d’Holbein
et Schongauer ont régné sur l’Europe intellectuelle du quinzième
siècle, le mysticisme crypté de Schongauer fascina les artistes.
Les visions subsistent. Elles se transmettent. La gravure de Saint-Jean fourmille
d’allusions théologiques et/ou grotesques difficiles à déchiffrer
[1], jusqu’au délire des signes.
J’ai eu un débat avec lui sur la signification de l’Apocalypse, Fabien
soutenant que l’Apocalypse selon Schongauer est délire des signes eschatologiques,
et moi maintenant que le signe appartient à l’ordre de la transmission
et du révocable. Schongauer incarne les deux principes, entre transmission
médiévale et imaginaire mélancolique.
Nous ne sommes pas encore entrés au séminaire, Fabien disant que
le célibat lui irait très mal. Je suis d’accord. De toute manière,
c’est tellement mieux de discuter théologie avant le mariage... Cela
permet de fantasmer auprès de la Cathédrale d’Augsburg avant d’aller
à l’autel [2].
Clément
Ginette
chez ERBEFOLE
(montages et textes de Lockness et Henrri
De Sabates, 2002)
L'ERBEFOLE, cela dépend de votre état d'esprit
lorsque vous y goûtez...
Ginette, par exemple, quand elle en a un peu trop abusé, se prend pour
une artiste. Venez donc tenter de la retrouver sur notre site...
Ginette se prend toujours pour une artiste et est encore
partie se cacher sur le site www.erbefole.fr.st : cherchez-la bien !
Dessiner, observer le geste dessiné, la main courant,
le crayon en sa valse.
Les dessinateurs n'ont pas le respect qui leur est dû.
Eux résument un univers ; à travers l'agrégat de traits
les plus propres à leur personnalité ; du brin d'herbe jusqu'aux
espaces célestes.
Bien des individus disent dessiner. Ces parlocheurs restent scolaires, du dessin
ils ne copient que la réalité, l'apparence de réalité
: leur acte est de décalquer, la langue studieusement tirée.
Pourquoi ? Un semblant de nature morte.
Ils n'ont pas vécu le dessin. Ils ont oublié de s'y transposer.
La conséquence est qu'ils se sont mués en polaroïds.
Lorsque toi, Fabien, tu dessines-généralement pour me faire un
vague croquis-je ressens un frisson. Tu n'es pas une exception. Plusieurs personnes
effectuent cet involontaire massage.
__ Ah. Je ne sais comment prendre le compliment. Moi je n'éprouve pas
ce frisson, en dessinant. Et pourtant, je gribouille souvent.
__ Il est normal que tu n'éprouve aucun frisson car tu es tel un masseur
qui donne. ( Joseph mentionne, lui, l'importance du corps, plus que le plaisir
du dessin.)
Il est difficile d'expliquer cette extase (légère extase ? selon
l'interrogation de Fabien.)
Peut-être est-ce dû à la régularité presque
sonore de l'acte dessiné.
Ce que je perçois, c'est une indicible musicalité du frottement
du crayon.
Joseph : est-ce un fantasme ?
Fabien : ou un érotisme graphique ?
Jojo : t'es pas obligé que le fantasme corresponde uniquement à
une personne. Il m'arrive de fantasmer sur un ragoût de boeuf.
Aurélien : je suis un maudit, un artiste incompris.
Joseph : j'ai jamais dit que je ne te comprenais pas. J'aime étudier
tes tableaux. C'est assez choquant. C'est magnifique, excellent.
Aurélien : ce qui compte n'est pas le résultat, mais l'acte même.
( Fabien : certes. J'écoute. Je note.)
Le crayon voltige, le papier crisse, le poignet est souple, la main sûre
; il se crée une harmonie. Un bonheur qui pour moi s'avère abstrait,
inexplicable.
Fabien : je voyais l'idée de l'indicible. Moi-même je ne sais pas
comment exprimer mon approche du dessin, alors que pour les mots je me sens
une intimité de sens.
Aurélien : oui, les mots peuvent aussi caresser l'âme, les sens.
Cependant je ne les savoure que chantés ou déclamés. Lorsque
je lis, si la prose est efficace, me vient l'envie de les murmurer__ comme si
j'entrais dans leur musique et les écrivais à nouveau.
L'écriture de Céline m'évoque un bouillon fumant avec des
bulles pétant ( éclatant ?- Fabien) à la surface.
C'est une musique qu'artistiquement je voudrais retranscrire.
Ceux qui créent devraient avoir l'âme phonétique pour véritablement
être artistes
.( Joseph, Aurélien, Fabien).
Un sentiment partagé ; l'amour du croquis plus que du « produit
fini ».
Si nous comprenons la dimension rythmique de la création, à
travers la maîtrise d'un art, il est alors plus aisé d'assimiler
une autre forme d'art
C'est cette volonté qui anime ERBEFOLE.
Aurélien BEDENEAU, Fabien BELLAT, Joseph CKL.
Veules-les-roses, 19 avril 2002.